vendredi 31 décembre 2010

Cadeaux

Pour bien finir l'année, ayant enfin reçu tous mes cadeaux, je tiens donc à remercier le père Noël pour :
- l'élégante montre ronde
- la crèche en santons de Provence
- les jolis bijoux
- le sac à mains en cuir
- la dînette scout US originale
- les lectures et musiques diverses
- et la nouvelle maison bleue de mon violon !

dimanche 26 décembre 2010

Cheminée bouchée

Et alors ? Le Père Noël ne m'a pas apporté mon cadeau ! Cheminée bouchée ? Traîneau dans le fossé ? Rennes en grève ? Bon. Mais j'ai l'espoir solide. Je vais continuer à guetter mon soulier...

jeudi 23 décembre 2010

Petit camion rouge

J'ai fait réparer le chauffage de mon camping-car. Et c'était... décalé. D'abord il ne faut pas aller au comptoir normal mais à l'atelier "poids lourds". Ensuite et par voie de conséquence, j'étais la seule femme au milieu d'hommes en bleu de travail graisseux, y compris parmi les clients. Et surtout, la "petite dame" apportait un "petit camion rouge". Etonnamment perdu au milieu des autres véhicules, comme s'il s'était trompé d'échelle, mon camping-car qui est pourtant deux fois plus gros que ma voiture ressemblait à ...un jouet !

lundi 20 décembre 2010

Neige, neige, neige

Il neige tant et tant que j'ai inauguré mes bottes Sorel pour aller jusqu'à la poste. Des bottes achetées en prévision d'excursions dans le Grand Nord, pour faire face au froid mordant et au vent chargé de neige. Alors point de froid, certes, mais les bourrasques de neige, les congères, la poudreuse profonde... et mes petits pieds si confortables dans ces bottes étanches et fourrées. Mmm... vivement le prochain blizzard !

samedi 18 décembre 2010

Vacances blanches

Ce matin j'ai dormi. Avec délectation, j'ai ouvert un oeil sans le réveil et j'ai replongé sous la couette. C'est les vacances. Mieux encore, la neige a envahi la ville. Si la petite Silice s'est ruée sur le radiateur sitôt sentie la fraîcheur extérieure, mes trois autres félins ont cavalé avec plaisir dans l'épaisse couche qui recouvre le jardin. En attendant que ce soit mon tour !

mardi 7 décembre 2010

Budget

Le grand jour est arrivé. Celui qui terrorise les débutants, qui effraie les non-initiés, le but ultime du métier de gestionnaire... le jour du Budget ! Des heures de calcul, 76 lignes de comptes et 3 pages de chiffres pour, ironie de la comptabilité, finir à ...zéro.
Dans deux heures, je confronte mon travail aux oreilles attentives d'un conseil d'administration. Wish me luck !

lundi 6 décembre 2010

Ô Grand Saint Nicolas...

Bonne Saint Nicolas à tous ceux qui savent ce que faisaient les trois petits enfants avant d'entrer chez le boucher, pendant combien de temps ils ont attendu au fond de leur saloir, et ce qu'a murmuré le benjamin quand Saint Nicolas l'a ressuscité...

dimanche 28 novembre 2010

Avent

Visite froide au marché de Noël de Colmar. Avant-goût de sapins, décorations, petits gâteaux à la cannelle, et surtout... cadeaux ! Alors quand je suis rentrée, j'ai illuminé mon chandelier de l'Avent, accroché le calendrier du même nom, et commencé ma liste au Père Noël. Je ne suis pas allée bien loin, le premier souhait de ma liste était trop coûteux pour que je me permette d'en ajouter d'autres...

dimanche 21 novembre 2010

C'est moi qui ai écrit ça ?!

Quatre ans après, je reçois un CD-Rom des actes du 15ème Congrès international des Etudes inuit. Un congrès où, dans une insouciance euphorique, j'étais allée présenter un aspect de mon mémoire de maîtrise devant une ribambelle d'Inuit et de spécialistes dans les locaux flambants neufs du Musée du Quai Branly. Les souvenirs ont resurgi à la vue de ce CD-Rom, et l'insouciance euphorique ayant disparu, une sorte de peur panique rétrospective s'est emparée de moi. Aller parler à des Inuit de leur vision du monde... alors que je ne suis ni géographe ni ethnologue et que je ne parle pas inuktitut... quel pouvait bien être l'adjectif le plus adapté à l'époque ? Ridicule ? Pitoyable ? Alors j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai relu ma communication. Mais non, rien de ridicule ni de pitoyable, au contraire. Et plus j'avançais dans ma lecture, plus je me disais, incrédule : "c'est moi qui ai écrit ça ?! Eh ben...".
Et alors je me suis rendue compte que je venais d'être publiée. Eh ben...

Pour les curieux :

vendredi 5 novembre 2010

Imaginaire de la lecture

Lors de mes études d'anglais, j'ai lu le grand classique de la littérature anglo-saxonne Beowulf. Héros vaillants, aventures épiques, batailles surhumaines au pays des Vikings... Tout ce beau monde se retrouvait pour festoyer à Heorot, décrit comme étant le plus beau, le plus grand de tous les palais. Bien sûr j'ai imaginé cet espace magnifique, et cela me faisait rêver. Et puis en 2002 j'ai visité l'Islande. Et au détour de la route 32...

Journal de bord - Islande
29 juillet 2002
...Stöng, une ferme ensevelie en 1104 par l'éruption de l'Hekla. J'imagine les héros de Beowulf dans un tel environnement, le Great Hall de Hrothgar n'étant qu'une longue pièce en terre et en pierre...

Et voilà, mon imagination confrontée à la réalité, les héros paraissent moins vaillants, les aventures moins épiques, les batailles moins surhumaines...

dimanche 31 octobre 2010

Automne

Dernier jour d'octobre, les couleurs d'automne ont envahi mon jardin. Soleil et douceur, il y a un petit goût d'été indien dans l'air.

jeudi 28 octobre 2010

Boulette

Aujourd'hui j'ai joué avec mon chat. Ca faisait très longtemps que je n'avais pas pris le temps de fabriquer un objet maison, une très jolie boulette de papier accrochée à une ficelle, et de regarder la petite Silice s'évertuer à la chasser. En fait, je n'avais jamais vu la petite Silice jouer. Preuve qu'elle se sent finalement bien dans cette nouvelle maison ?

lundi 25 octobre 2010

Gardes du corps

Je garde le souvenir brumeux de mon père engueulant un soldat tandis que sa petite fille de 4 ans versait toutes les larmes de son corps, apeurée par le klaxon du camion militaire qui venait de nous doubler. Sentiment de protection, chaud et rassurant.
Jeudi la grande fille que je suis devenue, ébranlée par une personne importune, a retrouvé avec surprise et contentement ce sentiment oublié alors que deux amis m'assuraient de leur protection physique si l'importune revenait... Je n'avais pas imaginé qu'il était si confortable d'avoir des gardes du corps !

mardi 19 octobre 2010

Po fransouzki

La traduction ! La traduction ! Bon, d'accord...

Les Voisins, de Boris Zakhoder

Il était une fois deux voisins,
Deux voisins cannibales,
L'un
Invita l'autre à dîner.
Mais le second cannibale répondit :
"Non, je n'irai pas chez toi, voisin !
J'aime bien qu'on m'invite à manger,
Mais sûrement pas
En guise de plat !"

samedi 16 octobre 2010

Comptine russe


Жили-были два соседа,
Два соседа-людоеда.
Людоеда
Людоед
Приглашает
На обед.
Людоед ответил : - Нет,
Не пойду к тебе, сосед !
На обед попасть не худо,
Но отнюдь
Не в виде
Блюда !
-

Calcul mental

L'autre jour j'ai acheté une demi-baguette viennoise dans une boulangerie. La jeune demoiselle qui m'a servie s'est informée du prix du produit auprès de sa collègue, à peine plus âgée. "La baguette complète fait 1,40, tu divises juste par 2." Ma vendeuse s'est alors agitée, allant du comptoir au plan de travail en retrait, tandis que j'extirpais 70 centimes de mon porte-monnaie. Argent posé sur le comptoir, j'ai alors observé ma vendeuse, toujours agitée. Sa collègue lui a répété : "tu fais 1,40 par 2". "Oui, mais je ne trouve pas la calculatrice !" ...!!
J'ai cru qu'elle plaisantait, mais non, elle a continué à fouiller jusqu'à trouver l'objet en question. Puis sous mon regard incrédule, elle a tapé sur les touches, s'est arrêtée hésitante, et a redemandé à sa collègue : "1,40 divisé par combien ?" ...!!!!
"Par 2 !" "...ça fait 0,70. C'est ça ?" ...!
Elle s'est alors tournée vers moi en m'annonçant clairement : "soixante dix centimes, s'il vous plaît." Avec un signe de tête je lui ai désigné les pièces posées sur le comptoir depuis deux minutes. Bon, ai-je pensé très fort, cette demoiselle ne fera pas Math' Sup'...

mercredi 13 octobre 2010

Un jour...

Adolescente, mon univers musical était partagé entre les académiques morceaux d'étude violonistiques et Jean Ferrat. Inutile de préciser que je préférais infiniment le second, et je prenais mon mal en patience quand je devais pratiquer mon instrument en me promettant, sans trop y croire cependant : "un jour, je jouerai du Ferrat".
Ce jour est arrivé. Hier j'ai joint le son de mon violon à un orchestre, dans une salle de spectacle, devant un public, et de nos instruments est sortie la musique magnifique qu'ont composé Ferrat et son orchestrateur Alain Goraguer pour un poème de Louis Aragon. Hier j'ai joué "Un jour un jour". Hier j'ai réalisé mon rêve d'adolescente.
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jeudi 7 octobre 2010

Très gros dodo

Une semaine plus tard, j'ai abdiqué devant la "rhinopharyngite surinfectée" et je passe le plus clair de mon temps à tousser, moucher, et surtout DORMIR. C'est lassant...

mercredi 29 septembre 2010

Gros dodo

Certes, je suis un peu malade. Certes, je tousse, mouche et me traîne depuis une semaine. Certes, la fièvre refuse de céder malgré le paracétamol. Alors j'ai écouté mon docteur, avalé des anti-inflammatoires et pris un jour de repos. Mais je n'aurais pas pensé dormir 16 heures et me sentir toujours aussi fatiguée au réveil... avec 10 heures de sommeil supplémentaire, arriverai-je à aller travailler demain ?

jeudi 23 septembre 2010

Piano bar

Jeudi dernier j'ai expérimenté la sensation du musicien de piano bar. Vous savez, ce musicien qui joue pendant des heures pour des oreilles distraites. Alors je n'ai pas joué pendant des heures, j'ai juste poussé la chansonnette dans des micros pour des réglages. Mais la scène se déroulait dans un va-et-vient permanent et, passé l'effet de surprise des premières notes, la foule a repris son mouvement lent et immuable dans une indifférence irréelle en comparaison du volume sonore généré par ma voix amplifiée qui envahissait la cour d'honneur du château de Lunéville. Bizarre...

samedi 11 septembre 2010

Nine Eleven

J'ai allumé la télévision, et les larmes ont jailli immédiatement. Une silhouette est tombée le long de l'interminable paroi, et un cri d'indignation est sorti de ma bouche. Puis les tours se sont effondrées, et la crise de nerfs m'a saisie.
Pendant une semaine je me suis assise à mon bureau, machinalement, incapable de travailler, incapable de me concentrer, incapable d'esquisser un sourire. Et avec l'envie dévorante de sauter dans le premier avion pour les Etats-Unis, mais il n'y avait plus d'avion...
Neuf ans plus tard, je n'arrive toujours pas à revoir le cataclysme sans pleurer.

vendredi 10 septembre 2010

Irréel

Il y a bien longtemps, alors que je n'étais encore qu'une étudiante au budget limité, j'ai cassé ma tirelire pour une semaine à Los Angeles. Et par les hasards de la vie, je me suis retrouvée un après-midi à prendre le thé dans le salon de Stan Lee, connu pour avoir créé Spiderman et autres super-héros de Marvel Comics.
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Sa villa de luxe, sur les hauteurs de Beverly Hills, était remplie de photographies avec d'autres personnes célèbres et de bibelots rapportés des quatre coins du monde. Plusieurs heures de conversation mondaine m'ont fait sentir à quel point ce monde était déconnecté de la réalité. Et c'est une grande impression de vide que m'a laissée cette famille alors que je retournais à la "vraie" vie...

jeudi 9 septembre 2010

Rentrée

Je réalise que la rentrée est passée. La rentrée et son cortège de nouvelles têtes. La rentrée et son florilège de tâches à terminer pour le jour J. Une semaine déjà... et je suis à nouveau en retard. Flûte. Allez, courage, cette année j'arrive à tout faire sans courir.

samedi 4 septembre 2010

Blague musicale

De retour du Maroc, j'ai pris la route de Barcelonnette, au coeur des Alpes, pour une semaine de vacances musicales. J'ai beaucoup joué, beaucoup chanté, beaucoup déplié et replié de pupitres, et surtout beaucoup ri !
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Lors d'une répétition d'orchestre, le Chef est soudain obligé d'interrompre la musique car le contrebassiste s'est mis à frapper son voisin sans retenue.
- Que se passe-t-il ?!
- Il m'a désaccordé une corde !!
- ... Mais ce n'est pas si grave ! Il suffit de la réaccorder...
- Oui, mais il ne veut pas me dire laquelle !!
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mercredi 25 août 2010

"Arabie séoudite !"

A l'occasion d'un trek dans l'Atlas marocain, j'ai ressorti mon keffieh si efficace contre le soleil et le vent. Croisement de villageois berbères, un peu surpris et amusés mais discrets et respectueux. Au souk de Marrakech, par contre, les marchands lancent des "Arabie séoudite!" sur mon passage. Je dois prononcer les mots magiques "Loubnan" (Liban) ou même mieux, "Palestine", pour voir le sourire revenir sur leurs lèvres...
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Chiffres

Revenue de vacances après... 3 départs et 3 retours, 27 tunnels autrichiens, 53 nids de poule monténégrins, 76 bouchons allemands, et environ 150 pliages et dépliages de pupitres. Et j'exagère à peine...

vendredi 13 août 2010

Retours... et départ à nouveau

Revenue de Croatie la tête pleine d'images pour gérer en quelques jours panne d'Internet et autres problèmes matériels.
Repartie pour le Maroc, chaussures de marche aux pieds et violon sur le dos, pour un nouveau trek dans l'Atlas. Revenue la tête libérée et reposée.
Et demain je repars pour une semaine musicale dans les Alpes.
Le journal des vacances attendra mon retour !

vendredi 16 juillet 2010

On the road again

Aujourd'hui j'ai décidé que j'étais en vacances. Alors j'ai couru toute la journée pour préparer mon prochain périple, car je ne conçois pas les vacances à Nancy plage...
Camping-car chargé, demain je pars pour la Croatie, à la découverte de beaucoup d'inconnu, beaucoup de vieilles pierres (mais ne sont-elles pas toutes vieilles...), beaucoup de nature.
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Dubrovnik

mardi 13 juillet 2010

Retard

Comment peut-on accumuler autant de retard dans son travail ? J'ai rempli hier une enquête demandée pour le mois de mai dernier... et j'aimerais pouvoir me dire en vacances mais il me reste tant à faire. Mais quand j'entends le Président de la République vanter la réduction du nombre de fonctionnaires et le gel de leurs salaires, je me demande pourquoi je suis assez stupide pour venir encore travailler alors que je suis officiellement en vacances depuis 4 jours...

samedi 26 juin 2010

L'accent ne fait pas le moine

Ce qui m'épatait quand j'étais petite, c'était que les chanteurs d'opéra étaient capables de chanter dans n'importe quelle langue. Ma mère m'avait expliqué qu'il y avait une différence entre parler une langue et réciter des sonorités apprises par coeur, mais quand même, ils étaient forts !
J'ai grandi et commencé l'étude d'une, puis de deux langues étrangères. Il s'est avéré que mon oreille musicale, déjà décelée à l'école primaire pour l'étude du violon, était également très utile pour reproduire les accents des langues étudiées. Mais ce qui pourrait sembler être un avantage s'est en fait transformé en problème. Car pour les personnes qui m'entendaient parler quelques phrases d'anglais ou de russe, j'étais devenue comme ces chanteurs d'opéra : puisque mon accent était bon, le reste devait être du même niveau. Et au lieu de faire l'effort d'adapter débit et vocabulaire à mon niveau scolaire, ils se libéraient alors dans un flot totalement incompréhensible pour moi... "Euh.. can you repeat, please?"

dimanche 20 juin 2010

Tête pleine

Ma tête est officiellement saturée. Preuve en est qu'elle commence à rejeter des informations avant que celles-ci soient périmées. Jeudi soir, à l'issue de la répétition de choeur, j'ai généreusement souhaité bonne nuit à tout le monde et ajouté "à lundi !". Interloquée, l'assistante du directeur musical m'a demandée : "tu ne viens pas demain ?!" Blanc dans ma tête. "Qu'est-ce qu'il y a, demain ?" "Un concert !" ...Ah oui. Ma mémoire s'est alors souvenue que je devais jouer un concerto de Chopin et les Nuits d'été de Berlioz le lendemain à Lunéville. Bravo...

lundi 14 juin 2010

36 chandelles

Aujourd'hui personne n'a le droit de m'embêter !
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dimanche 13 juin 2010

Fille

Aujourd'hui j'ai joué les filles. Qu'importe le petit vent frais, j'ai décidé que j'irais vider l'herbe de tonte en robe d'été à bretelles. Alors j'ai enfilé ma nouvelle robe à fleurs, mis de jolis bijoux, glissé mes pieds dans de petites tongues, et j'ai chargé mon véhicule. Sûr que j'étais la plus élégante de toute la déchetterie !

vendredi 11 juin 2010

Effet papillon

Lorsque j'ai entendu la nouvelle du tremblement de terre en Haïti le 12 janvier dernier, j'étais loin de me douter qu'il influerait sur mon quotidien. Mais c'est bien cet événement qui a apporté deux chats supplémentaires dans mon foyer. Et de remonter le cours des choses :
Je n'aurais pas rapporté ces deux chats s'ils n'avaient été temporairement dans l'appartement de mon amie Hala que je visitais à Montréal.
Ils n'auraient pas été dans cet appartement si leur maman d'origine avait trouvé une famille d'adoption.
Leur maman d'origine aurait trouvé une famille d'adoption si elle en avait eu le temps.
Elle en aurait eu le temps si elle n'avait pas accueilli prématurément l'enfant qu'elle venait d'adopter.
Elle n'aurait pas accueilli prématurément l'enfant haïtienne qu'elle venait d'adopter si n'était pas survenu ce terrible tremblement de terre.
Et voilà comment un séisme dans les Caraïbes a provoqué l'emménagement de deux chats canadiens dans une maison française...

mercredi 9 juin 2010

Secours

Ca y est, je suis officiellement apte à pratiquer les premiers secours. A comprimer une plaie saignante, à faire un massage cardiaque, à pratiquer la technique de Heimlich, à mettre quelqu'un en "PLS", à jouer avec un défibrillateur...
Mais bien sûr, c'est une chose de réaliser tout cela en simulation, c'en est une autre de garder toute sa tête devant une personne réellement en danger. Et le petit Jordan en plastique ne se plaindra pas que je lui ai cassé les côtes en appuyant sur son thorax...

mardi 1 juin 2010

Charabia technocratique

A la une de Libération, comment supprimer des postes dans l'Education Nationale. Ma curiosité éveillée, je consulte le fameux document explicatif confidentiel du Ministère. Deux remarques personnelles :
- il faudrait vraiment arrêter d'employer ce langage technocratique obscur qui fait se demander si l'auteur ne vient pas d'une planète lointaine
- je découvre que je fais partie d'un "gisement d'efficience", et je trouve ça insultant. Dans les années soixante, Patrick Mc Goohan s'époumonnait sur une plage galloise qu'il n'était pas un numéro, j'affirme aujourd'hui haut et fort que je ne suis pas une matière première ! Et je me félicite que nous ne traîtions pas les élèves et leurs parents de la sorte...

dimanche 30 mai 2010

Affiche

Ce week-end j'ai créé une affiche :
La dernière fois que j'ai fait une affiche, c'était en 1989. Avec un crayon de papier sur une feuille de Canson, j'avais recréé l'univers des Lumières de la ville de Chaplin pour le ciné-club du lycée. Nous l'avions photocopiée à quelques 30 exemplaires pour afficher dans tout l'établissement. Aujourd'hui j'ai fait 1300 copies pour distribution dans toute l'agglomération...

jeudi 27 mai 2010

"Merci !"

Lundi matin j'ai passé un peu de temps à proximité de la tombe de Jean Ferrat, les écouteurs dans les oreilles, à contempler "la montagne" au son de sa musique. J'ai ainsi vu défiler en continu un certain nombre de personnes, de tous âges, de tous milieux, se recueillant quelques instants sous le soleil éclatant. Et c'était émouvant.
Et puis j'ai dû me résigner à partir. J'ai alors décidé, malgré la quinzaine de personnes se tenant là, d'ôter les écouteurs pour une dernière chanson. J'ai posé mon iPhone sur la pierre chaude de la tombe, et soudain "Que serais-je sans toi" a envahi le silence léger qui habitait le cimetière. Les murmures et chuchotements se sont estompés. Et lorsque la voix de Jean Ferrat s'est tue et que la musique s'est éteinte, j'ai eu la surprise et l'émotion de recevoir de toutes parts de sincères "merci !"...
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mercredi 26 mai 2010

Mas, Mazoyer, Mazelande...

Dimanche j'ai fait une escapade à Antraigues-sur-Volane, en Ardèche, village connu pour avoir abrité Jean Ferrat pendant plus de quarante ans.
Camping-car garé, j'ai chaussé mes godillots et au milieu des genêts et autres plantations, j'ai entrepris de longer le torrent qui coule juste sous la maison du chanteur. Aucun affichage, bien sûr, mais j'ai facilement retrouvé le chemin déjà emprunté il y a 17 ans sur les indications d'habitants attendris par mon jeune âge.
La maison était toujours là, fidèle à mon souvenir. A proximité, j'ai fait provision de châtaignes et profité de cette balade ombragée, soleil éclatant et ciel d'un bleu sans tache. Puis j'ai plongé mes pieds nus dans les remous frais du torrent tout en tentant de photographier des insectes flottant sur l'eau. Mais au fait, quel pouvait bien être le nom de ce torrent ? Je n'avais trouvé aucun panneau pour m'éclairer. De retour au village, il faudrait que je pense à demander. Je me suis arrachée à regret à ce cadre idyllique, j'ai rechaussé mes godillots et réajusté mon chapeau.
C'est en me redressant pour rejoindre la route que je me suis trouvée nez à nez avec la femme de Jean Ferrat... Affolée à l'idée d'avoir pénétré par mégarde dans son jardin privé, j'ai rapidement cherché autour de moi une indication, un panneau. Mais non, la pancarte "privé" était située plus loin. J'ai instantanément repris mon assurance naturelle et lui ai adressé un franc "bonjour" avant de me permettre de lui demander le nom du fameux torrent... question à laquelle elle a très gentillement répondu : "c'est le Mas ; mais son ancien nom est la Mazelande". Sur une carte du village, il est pourtant écrit "Mazoyer". Allez savoir...
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jeudi 20 mai 2010

...ouf.

J'ai un Chef à l'esprit ouvert. Quand je lui ai demandé la permission de prendre un après-midi pour aller parler de l'opéra Brundibar au camp de concentration de Theresienstadt devant les élèves d'un autre collège, c'est tout juste s'il a eu l'air surpris.
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Et puis plus la date approchait, plus je me demandais pourquoi diable j'avais accepté de faire une telle intervention. Moi devant 140 adolescents ! J'ai eu moins peur de discourir en colloque sur la linguistique inuit devant la spécialiste française du sujet... et je ne connais rien à la linguistique inuit ! Mais bon, voilà, j'avais dit oui, mon Chef avait dit oui, pas moyen de reculer.
Alors j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai parlé. Pas un bruit dans la salle, 140 têtes attentives (endormies ?), jamais entendu un tel silence dans un collège...
J'ai parlé pendant deux heures. Et je me suis rendue compte que j'aurais pu parler pendant quatre heures, dix heures, inlassablement. Infiniment.

dimanche 16 mai 2010

Montage

Jeudi jour férié, j'ai passé mon après-midi de liberté à monter un disque de travail pour l'atelier chorale du collège.
Quand j'étais petite, je faisais des cassettes avec mes chansons préférées, recopiées depuis des 33 tours puis des CD grâce à la chaîne familiale. Et l'informatique est arrivée à domicile. Les possibilités sont alors devenues infinies.
Avec mes petits moyens et mes petites connaissances, j'ai d'abord pu créer mes propres CD. J'ai aussi appris à numériser disques vinyles et cassettes audio. Puis j'ai osé toucher aux plages elles-mêmes. Rehausser d'un demi-ton un enregistrement baroque pour pouvoir m'y accorder avec mon violon moderne. Récupérer la bande sonore d'un enregistrement vidéo (à moi Paul Newman interprétant "Plastic Jesus" dans Luke la main froide). Découper une plage en plusieurs morceaux. Et même créer une seule plage d'après plusieurs.
C'est ainsi que jeudi, j'ai réussi à modifier complètement le découpage d'un enregistrement de Brundibar afin que les enseignants puissent plus facilement travailler l'oeuvre avec les élèves. Facile, avec les bons outils. Mais est-ce la mémoire de mes frustrations adolescentes, je reste émerveillée de ce pouvoir que m'apporte la démocratisation de la technologie.
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dimanche 9 mai 2010

Courages

Aujourd'hui jour de courages :
- à partir d'aujourd'hui, je décide de reprendre le violon. Doucement, sans appuyer trop fort sur la clavicule, et en faisant des pauses pour soulager les muscles de l'épaule. Pas agréable, parfois douloureux, mais chut ! au corps, c'est la tête qui décide.
- Castor, mon chat peureux, mon chat trouillard, déjà à l'abri du chien qui avait envahi ma terrasse, est retourné dehors faire face au canidé à coups de patte et de crachats pour permettre au pauvre Shihab sans griffes de s'enfuir...

mardi 4 mai 2010

Evasion terminée

Il m'arrive d'avoir envie de me plonger dans la nostalgie et je vais alors arpenter les rues du quartier de mon enfance. La grande tour où j'habitais avec vue sur toute la ville, la longue rue bordée de garages pour aller à l'école, le tabac-presse où j'achetais des bonbons, les noms des bâtiments que j'associe encore aujourd'hui à des camarades qui n'y habitent certainement plus, la grille de l'école et le souvenir des heures passées derrière, le chemin de la piscine, véritable expédition. Et surtout la Carrière, désaffectée et déserte, envahie de ronces et de mauvaises herbes, cachée derrière son haut talus de terre que seuls quelques enfants avaient le courage de gravir. Car la Carrière, c'était notre jardin secret, la liberté, un autre monde. Des heures d'histoires inventées et de glissades sur les flaques gelées. L'évasion.
Hier je suis retournée dans mon ancien quartier. Lorsque je suis arrivée au bout de la "rue aux garages", j'ai découvert une nouvelle rue. Et au bout de cette rue, en plein milieu de "ma" Carrière... la nouvelle prison de Nancy. Plus d'évasion possible.
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dimanche 2 mai 2010

Déluge

En 2010 après Jésus-Christ, Dieu visite Noé et lui dit :
- Une fois encore, la terre est devenue invivable et surpeuplée. Construis une arche et rassemble un couple de chaque être vivant ainsi que quelques bons humains. Dans six mois, j'envoie la pluie pendant quarante jours et quarante nuits, et je détruis tout !

Six mois plus tard, Dieu retourne visiter Noé et ne voit qu'une ébauche de construction navale.
- Mais Noé, tu n'as pratiquement rien fait ! Demain il commence à pleuvoir !
- Pardonne-moi, Tout Puissant, j'ai fait tout mon possible mais les temps ont changé.
J'ai essayé de bâtir l'arche mais il faut un permis de construire et l'inspecteur me fait des ennuis au sujet du système anti-incendie.
Mes voisins se sont plaints parce que l'échafaudage dans ma cour viole le réglement de copropriété et obstrue leur vue. J'ai dû recourir à un conciliateur.
L'Urbanisme m'a obligé à réaliser une étude de faisabilité pour le transport de l'arche jusqu'à la mer. Pas moyen de leur faire comprendre que la mer allait venir jusqu'à nous.
La coupe du bois de construction s'est heurtée aux multiples associations pour la protection de l'environnement au motif que je contribuais à la déforestation et que cela nuisait à l'habitat de plusieurs espèces animales. J'ai pourtant expliqué qu'il s'agissait au contraire de préserver ces espèces, rien n'y a fait.
J'avais à peine commencé à rassembler les couples d'animaux que la SPA et le WWF me sont tombés sur le dos pour acte de cruauté envers les animaux puisque je les soustrayais contre leur gré à leur milieu naturel et que je les enfermais dans des pièces trop exiguës.
Enfin le Fisc a saisi tous mes avoirs, prétextant que je me préparais à fuir illégalement le pays tandis que les Douanes menaçaient de m'assigner devant les tribunaux pour "tentative de franchissement de frontière en possession d'espèces protégées ou reconnues comme dangereuses".
Aussi pardonne-moi, Tout Puissant, mais j'ai manqué de persévérance et j'ai abandonné le projet.

Aussitôt les nuages se dissipent, un arc-en-ciel apparaît et le soleil luit.
- Mais tu renonces à détruire le monde ? demanda Noé.
- Inutile, répondit Dieu, l'administration s'en charge.

samedi 1 mai 2010

Semaine de rentrée

Lundi : jour de rentrée, pile de courrier, réception des commandes des vacances et gestion des absences des personnels ; répétition de choeur suivie d'une répétition d'orchestre. Dodo tard.
Mardi : matinée à l'hôpital, libération de mes épaules mais Dieu, que mon bras gauche est soudainement lourd ! Rendez-vous kiné en urgence, et, quand même, tentative d'avancer dans la comptabilité du collège ; mardi soir inanimée sur le canapé. Dodo tôt.
Mercredi : au lieu de la comptabilité initialement prévue, gestion matérielle d'imprévus et réorganisation du service pour cause d'absence de personnels pendant toute la matinée ; après-midi médical, garage, banque... et soirée sur la gestion comptable du GAM. Dodo tard.
Jeudi : matinée à préparer la réunion de vendredi, encore de la réorganisation du service, enfin de la comptabilité du collège, kiné, et course à l'Agence comptable ; à l'heure du repas du soir, découverte d'une fraude bancaire à gérer en urgence ; répétition de choeur et extinction d'un début d'incendie ; déclarations d'embauche. Dodo très tard.
Vendredi : réunion au Conseil Général toute la matinée, gestion de contrats d'avenir, expédition des affaires courantes, aide d'une élève collée pour traiter les chèques de cantine ; copie d'une partition et embarquement d'un tabouret de piano, douche, tenue de concert, route pour Domjevin (Meurthe-et-Moselle) ; concert en tant que choriste en l'église de Domjevin. Dodo super tard, sans savoir qu'un petit vandale a balancé une dalle d'aggloméré dans une des vitres du collège vers minuit...
Week-end très bienvenu !

dimanche 25 avril 2010

Les yeux du photographe

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Sans titre - Bernard Collin - Péninsule antarctique, 2001

vendredi 23 avril 2010

Trop-plein

J'ai passé trois jours à construire une communication sur l'opéra pour enfants Brundibar, resté célèbre pour avoir été joué au camp de concentration de Theresienstadt avant que ses interprètes et son compositeur soient déportés vers les chambres à gaz d'Auschwitz-Birkenau pour ne jamais en revenir.
Trois jours à (re)lire, à écrire, à vérifier dates et chiffres, à découper des séquences filmées, à scanner des documents iconographiques, et à agencer une trame suffisamment attractive pour capter l'attention d'adolescents en milieu scolaire.
C'est en cherchant quelques photographies de camps de concentrations dans la masse de mes archives personnelles que soudain, sans crier gare, au détour d'une vue du camp de Birkenau, je me suis mise à sangloter. Trop-plein d'histoires tragiques, angoisse de ne pas arriver à transmettre l'indiscible. Je me suis revue 18 ans plus tôt dans un baraquement du camp des femmes figé dans le temps et j'ai à nouveau ressenti tout le poids de l'horreur.
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jeudi 22 avril 2010

Volcan fumeux

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La semaine dernière le monde entier a découvert l'orthographe islandaise avec la mise sur le devant de la scène de l'Eyjafjallajökull. Je n'ai pas passé la semaine rivée sur mon petit écran, mais ce n'est qu'aujourd'hui que j'ai vu un journaliste avoir la curiosité d'interroger l'ambassade islandaise sur la prononciation dudit terme, que j'avais entendu massacré à longueur de journaux télévisés depuis l'éruption (ceci dit, un simple clic sur Internet leur aurait donné la transcription phonétique désirée).
Ayant eu la chance de visiter l'Islande, j'avais moi-même eu cette curiosité à l'époque et découvert depuis longtemps que jökull ne se prononçait pas "jeukul" mais approximativement "yeukeutl". Et donc qu'Eyjafjallajökull se prononce "éiafiatlayeukeutl".
Par contre, et malgré les difficultés de prononciation pour les non-initiés, tout le monde a continué à ânoner sur l'éruption de l'Eyjafjallajökull alors qu'à ma connaissance, un jökull, c'est-à-dire un glacier, ne peut pas érupter ! Et si c'est bien le glacier fondant sous l'effet de l'éruption qui a provoqué ce nuage si encombrant, le nom du volcan responsable, situé sous le glacier, est plus simplement l'Eyjafjöll, ou "éiafjeutl". Plus facile à dire, non ?

dimanche 18 avril 2010

Libre !

Hier matin j'ai goûté les joies de la liberté, après deux jours et trois nuits à me morfondre dans une chambre d'hôpital. Rien de grave, mais justement... bien (trop?) éveillée, presque en forme, et même avec une radio, une télévision et des livres, l'ennui m'a envahie comme jamais. Sans parler des délicieux burgers de viande auxquels j'ai eu droit chaque soir...
C'est avec une satisfaction profonde que j'ai quitté mon lit et enfilé de vrais vêtements, au point que lorsqu'une infirmière s'est étonnée de l'annonce de ma sortie, j'ai été prise d'une peur panique à l'idée que l'on me garde plus longtemps.
Seul souvenir agréable de mon petit séjour : sourire euphorique en salle de réveil à l'idée que j'avais le droit de me replonger dans ce si doux sommeil !

dimanche 11 avril 2010

J'ai lié ma botte...

Il y a une vingtaine d'années j'ai pris des photos de la campagne finlandaise, que je trouvais pittoresque car les bottes de paille rectangulaires de mon enfance étaient remplacées par des grands tas recouverts d'une toile blanche. Puis dans les champs français sont apparues des bottes rondes, probablement pour des raisons technologiques, mais aussi beaucoup plus esthétiques dans le paysage.
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Ce n'est que la semaine dernière que des souvenirs de trente ans sont remontés à la surface : s'il n'y a plus de bottes de paille rectangulaires, comment construire des forts et autres souterrains dans les granges de nos grands-parents ?

samedi 10 avril 2010

Vacances occupées

Enfin les vacances, qui donnent le loisir de dormir tout son saoul. Et de rattraper tout le retard d'un emploi du temps trop plein.
Boulot, d'abord. Et puis lessives, courses, ménage, courriers, réparations et autres rendez-vous médicaux nécessaires.
Côté musique, toujours privée d'instrument, alors je vais me rabattre sur le chant, la comptabilité, des exposés et des montages.
La grande question est : arriverai-je à récupérer suffisamment de mobilité dans mon bras gauche pour envisager une petite virée en camping-car avant la rentrée ?

samedi 3 avril 2010

Chronique d'une clavicule cassée

Trois semaines à faire attention au moindre de mes gestes, à surveiller mes efforts, à contrôler mes mouvements. Trois semaines avec la sensation de porter un sac de 15 kg sur le dos.
Mais trois semaines à apprivoiser le handicap. Répétitions d'orchestre avec le violon à la verticale. Cours de chant sans vider mes poumons. Décolleté, jupe et parfum sous le soleil malgré les bleus et les sangles. La vie ne s'arrête pas pour un petit accident !

dimanche 21 mars 2010

Envies

J'ai remarqué que mes plus grandes envies intervenaient surtout quand je ne pouvais pas y répondre. Je n'ai jamais souhaité plus fort lire tel ou tel livre que quand j'étais plongée dans des révisions d'examens qui ne me laissaient aucune minute de libre. Et aujourd'hui, allez savoir pourquoi, je brûle de pouvoir faire de la balançoire...
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samedi 20 mars 2010

Dodo

Pas l'impression d'être fatiguée, mais trois siestes dans la journée... quand même. Tiens, je me sens un peu somnolante. Une petite quatrième ? Pourquoi pas...

jeudi 18 mars 2010

Impasse

Aujourd'hui je me suis retrouvée dans une impasse.
Grabuge à la sortie des cours, deux demoiselles impolies, échauffements, voiture de police... dispersion, retour au calme.
Mais lorsque j'ai voulu rentrer chez moi, j'ai trouvé lesdites demoiselles accompagnées d'un grand gaillard devant ma porte ! A ma question quant à leur présence en ce lieu, le gaillard s'est fait insultant et menaçant. En temps normal, j'aurais fait une ou deux prises de karaté et tout serait rentré dans l'ordre... mais on ne peut pas faire de karaté avec une clavicule fracturée. Je n'en menais pas large, car je n'avais aucun moyen de me défendre, personne à l'horizon, et je savais que même un coup bénin eut été douloureux au vu de mon état.
Alors du haut de mon mètre soixante et de mes 45 kilos toute mouillée, j'ai fixé le charmant gaillard droit dans les yeux en rétorquant "ou quoi ?" à ses menaces verbales.
...Ou rien. Les trois jeunes gens sont alors partis en courant, de peur que la voiture de police, toujours dans le secteur, ne resurgisse. A mon grand soulagement...

mardi 16 mars 2010

Handicap

Depuis samedi soir, depuis que plusieurs estrades grosses comme de solides portes ont décidé de s'affaisser tranquillement mais sûrement sur ma petite personne, je me retrouve stupidement à devoir demander de l'aide pour des opérations basiques. M'habiller, me laver, plier une feuille, allumer mon ordinateur, ouvrir et baisser mes volets, couper ma viande, ouvrir un yaourt, conduire... enfin, tout ce qui nécessite deux bras. Car non seulement je ne peux plus me servir de mon bras gauche, mais je suis également limitée dans l'utilisation de mon épaule droite, sous peine de rompre le parallélisme de mes clavicules. Courage, dans huit semaines il n'y paraîtra plus...

dimanche 14 mars 2010

Camarade

Jean Ferrat est mort. Ma mère m'a prévenue à l'instant où je venais de me casser la clavicule. Coïncidence ? La cartésienne que je suis en doute...
Jean Ferrat a habité toute mon adolescence, depuis ce 2 novembre 1985 où je l'ai vu chanter Nuit et Brouillard à la télévision. Pour moi qui venais de découvrir (et de refuser) l'horreur concentrationnaire du haut de mes dix ans, ce fut comme un électrochoc : quelqu'un d'autre la refusait aussi. Et je me suis mise à écouter Jean Ferrat, en boucle, disque après disque. A 18 ans, je connaissais toutes ses chansons par coeur.
Jean Ferrat a fait mon éducation, ma révolte, ma conscience, mon amour... ma vie ? Autant qu'à mes parents, je lui dois ce que je suis aujourd'hui. Alors oui, les larmes coulent. Et puisque je ne peux plus jouer du violon au concert prévu cet après-midi, je ferai ce qui le faisait vivre et qu'il m'a appris : chanter.

mardi 9 mars 2010

Arsenal

Ce week-end j'ai arpenté les couloirs, les escaliers, et la scène de l'Arsenal à Metz. C'était... pro. Des employés en uniforme, des loges avec canapés, une régie à faire pâlir nos moyens d'amateurs, et une salle impressionnante tant par ses dimensions que par son acoustique.
Nous sommes repartis après 7 heures de régie, 3 heures de raccord et près de 2 heures de concert. Nous avons cordialement dit au revoir au sympatique portier de l'entrée des artistes, avec la sensation d'avoir vécu une sorte de chose irréelle, "pincez-moi, je rêve". Et le regret de ne pas y revenir avant longtemps, voire jamais...

mercredi 3 mars 2010

Gag

Reprise du travail depuis lundi, et je viens seulement d'arriver à accéder au bas de la pile des "choses à faire". Ce qui signifie, non pas que tout est fait (!!!), mais que j'ai désormais une idée d'ensemble de tout ce qu'il y a encore à faire. Et j'en ai le vertige...
C'est pour ça que lorsque je suis tombée sur un document syndical alors que je m'escrimais à écrémer la pile, j'ai été prise d'un fou rire. Ledit document relatait une proposition faite en groupe de travail académique : "pour faire face à l'augmentation des charges de travail avec un personnel administratif plus réduit, il s'agirait d'élargir le champ des compétences du gestionnaire en ajoutant à ses fonctions des tâches de secrétariat commandées par le chef d'établissement"... Le document ajoute que cette idée est "intolérable". Moi, je la trouve simplement délirante.

dimanche 28 février 2010

Dogora

Ce week-end j'ai eu la chance de passer douze heures en répétition. Si si, la chance. Car outre le Stabat Mater de Francis Poulenc, nous avons travaillé une pièce contemporaine appelée Dogora. Ecrite par le compositeur Etienne Perruchon, Dogora est une oeuvre pour choeur d'enfants, choeur d'adultes et orchestre symphonique. En 2006 j'avais déjà vibré au milieu du pupitre de sopranos lors de sa première représentation à la salle Poirel de Nancy (une première mondiale, s'il vous plaît). Dimanche prochain je m'essaierai à la partition de violon à l'Arsenal de Metz. Et c'est un régal tout aussi intense, même sans les mots d'une langue inventée dans la bouche.
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J'ai fait écouter cette musique à diverses personnes, certaines rompues aux oeuvres classiques, d'autres étrangères à ce monde. Et toutes, unanimement, ont éprouvé une grande émotion à son écoute. Alors si vous ne connaissez pas encore Dogora...

samedi 27 février 2010

Danse à la lune

En 2006, j'ai fait cadeau à mon amie Delphine d'une sculpture inuit représentant un ours en train de danser. Sa position offerte à la lune nous a fait frissonner des heures durant. Désormais, il y a aussi un ours qui danse dans ma chambre.
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Sakiassie Ragee, Dancing Bear, ant. 2003
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Je suis par contre incapable d'expliquer la symbolique de cet autre ours, qui arpente un inukshuk, ou plutôt un inunnguaq ("en forme d'être humain"), comme il arpenterait la banquise...
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Pavinak Petaulassie, Bear on Inukshuk, 2001

vendredi 26 février 2010

Immigrants

Dans mes bagages canadiens, je n'ai pas rapporté que des bottes fourrées et des souvenirs. Silice et Shihab m'accompagnaient. Sur le point de devenir orphelins, ces deux adorables chats ont enduré huit heures d'avion et deux heures de train pour trouver un nouveau foyer.
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Silice, siamoise

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Shihab, himalayen

jeudi 25 février 2010

Excursion canadienne

Une semaine dans la neige québécoise, sous le soleil ou sous de légers flocons, par une température anormalement élevée tournant autour de 0°C, transportée d'un refuge à l'autre par des chiens de traîneau plus solides que moi, pour m'imprégner de l'hiver de la forêt laurentienne.
Chutes maladroites dans la neige confortable, vent frais sur le visage tandis que le traîneau glisse entre les sapins, quelques pas en raquettes pour finir la journée, écorce de bouleau pour allumer le feu, tartines de pain grillé sur le poêle à bois, eau puisée sous un lac gelé brisé à coups de hache... en somme, une semaine de détente !
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mercredi 10 février 2010

Lecture de vacances

Samedi je m'envole pour le Canada pour apprendre à faire ça :

Difficile de faire les bagages. Mes vêtements français seront-ils assez chauds ? Mon appareil photo supportera-t-il le froid ? Bonnet en laine ou bonnet en polaire ?
Mais surtout, qu'emporter à lire pour les soirs au coin du poêle ? Rudy Wiebe et ses autochtones ou Jack London et ses trappeurs ? Dumas est trop volumineux pour le sac à dos, je renonce non sans regret aux deux tomes du Comte de Monte Cristo. Et comment choisir entre "Auschwitz en héritage ?" et "Ce qui reste d'Auschwitz"...
Une chose pour laquelle je n'hésite pas, c'est le petit carnet nordique dans lequel je relate toutes mes aventures arctiques, physiques comme intellectuelles (illustration ci-dessus extraite de la section "escapade au Groënland"). Lecture, d'accord, mais écriture d'abord !

dimanche 7 février 2010

Rhume

Monticule de mouchoirs
Caisse de résonnance dans ma tête
Sommeil démesurément long
Fatigue à chaque mouvement
... et tant de choses à faire !

dimanche 31 janvier 2010

Tisane arctique

Dimanche de repos après une semaine très chargée. Neige dans le jardin, soleil dans le ciel. Ménage fait, vaisselle rangée, lessive en route. Avant d'attaquer trois nouvelles oeuvres au violon, je dois faire un peu de comptabilité artistique. Alors je vais faire chauffer de l'eau et ouvrir ma boîte à trésor, des tisanes inuit appelées "Délice boréal". Je vais choisir entre mélange de l'Arctique, ronce petit-mûrier, genévrier, labrador et camarine noire, et agrémenter ma tasse de biscuits suédois au gingembre. Un dimanche d'hiver comme je les aime.

samedi 23 janvier 2010

Egoïste

Qu'est-ce qui fait que des personnes à qui l'on n'a rien demandé, qui ne sont obligées à rien, vous tendent la main quand vous avez besoin d'aide ? Cela m'est arrivé cinq fois ces derniers temps, cinq personnes qui m'ont aidée spontanément. Et je me sens alors égoïste et aveugle de ne pas avoir cette même capacité de compassion et d'empathie...

vendredi 22 janvier 2010

Fatiguée

Fatiguée de la haine. Fatiguée des murs. Fatiguée de récolter des larmes alors que je ne cherche qu'un peu de bonheur. Albert Camus a dit qu'il n'y avait pas de honte à préférer le bonheur. Alors je crois que la fuite n'est pas si honteuse lorsque c'est la seule voie qui semble promettre un semblant de soleil...

mercredi 20 janvier 2010

samedi 16 janvier 2010

La croisade du vaccin

En novembre dernier, ma tante qui est médecin m'a conseillé de me faire vacciner contre la grippe H1N1. Obstacle : malgré mon travail en milieu scolaire, je ne faisais pas partie du public désigné comme prioritaire par le gouvernement. Sur les conseils des services de santé de l'Inspection académique, j'ai quand même tenté ma chance un samedi matin au centre de vaccination de mon secteur. "Ah, si vous étiez venue il y a deux jours !" Car depuis, la CPAM avait verrouillé la distribution des vaccins et sans bon, pas moyen de me faire piquer le bras. Pas de chance ! Je suis donc retournée au collège non vaccinée, pour me voir demander de laisser tomber toutes mes tâches pour organiser la vaccination des élèves...
J'ai passé le mois de décembre à guetter l'arrivée du fameux bon dans ma boîte aux lettres. En vain. Fin décembre, les médias se sont émus du stock de vaccins non utilisés parce que les Français semblaient peu enclins à se faire immuniser... "Mais si, moi je veux !" Et toujours rien dans la boîte aux lettres.
Enfin, le samedi 9 janvier, le précieux sésame a atterri au milieu de mon courrier. Centre de vaccination fermé le samedi après-midi, le dimanche et le lundi. Mardi trop chargé pour mon emploi du temps, je me suis à nouveau présentée au centre le mercredi 13 janvier. "Mais on vaccine sans bon depuis le 13 décembre !" ...
Et comme il n'y avait presque pas de candidats, je suis ressortie en dix minutes... voilà, après 7 semaines d'attente, j'étais vaccinée !
Jeudi 14 janvier, communiqué de presse officiel : l'épidémie de grippe H1N1 est terminée...