dimanche 25 avril 2010

Les yeux du photographe

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Sans titre - Bernard Collin - Péninsule antarctique, 2001

vendredi 23 avril 2010

Trop-plein

J'ai passé trois jours à construire une communication sur l'opéra pour enfants Brundibar, resté célèbre pour avoir été joué au camp de concentration de Theresienstadt avant que ses interprètes et son compositeur soient déportés vers les chambres à gaz d'Auschwitz-Birkenau pour ne jamais en revenir.
Trois jours à (re)lire, à écrire, à vérifier dates et chiffres, à découper des séquences filmées, à scanner des documents iconographiques, et à agencer une trame suffisamment attractive pour capter l'attention d'adolescents en milieu scolaire.
C'est en cherchant quelques photographies de camps de concentrations dans la masse de mes archives personnelles que soudain, sans crier gare, au détour d'une vue du camp de Birkenau, je me suis mise à sangloter. Trop-plein d'histoires tragiques, angoisse de ne pas arriver à transmettre l'indiscible. Je me suis revue 18 ans plus tôt dans un baraquement du camp des femmes figé dans le temps et j'ai à nouveau ressenti tout le poids de l'horreur.
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jeudi 22 avril 2010

Volcan fumeux

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La semaine dernière le monde entier a découvert l'orthographe islandaise avec la mise sur le devant de la scène de l'Eyjafjallajökull. Je n'ai pas passé la semaine rivée sur mon petit écran, mais ce n'est qu'aujourd'hui que j'ai vu un journaliste avoir la curiosité d'interroger l'ambassade islandaise sur la prononciation dudit terme, que j'avais entendu massacré à longueur de journaux télévisés depuis l'éruption (ceci dit, un simple clic sur Internet leur aurait donné la transcription phonétique désirée).
Ayant eu la chance de visiter l'Islande, j'avais moi-même eu cette curiosité à l'époque et découvert depuis longtemps que jökull ne se prononçait pas "jeukul" mais approximativement "yeukeutl". Et donc qu'Eyjafjallajökull se prononce "éiafiatlayeukeutl".
Par contre, et malgré les difficultés de prononciation pour les non-initiés, tout le monde a continué à ânoner sur l'éruption de l'Eyjafjallajökull alors qu'à ma connaissance, un jökull, c'est-à-dire un glacier, ne peut pas érupter ! Et si c'est bien le glacier fondant sous l'effet de l'éruption qui a provoqué ce nuage si encombrant, le nom du volcan responsable, situé sous le glacier, est plus simplement l'Eyjafjöll, ou "éiafjeutl". Plus facile à dire, non ?

dimanche 18 avril 2010

Libre !

Hier matin j'ai goûté les joies de la liberté, après deux jours et trois nuits à me morfondre dans une chambre d'hôpital. Rien de grave, mais justement... bien (trop?) éveillée, presque en forme, et même avec une radio, une télévision et des livres, l'ennui m'a envahie comme jamais. Sans parler des délicieux burgers de viande auxquels j'ai eu droit chaque soir...
C'est avec une satisfaction profonde que j'ai quitté mon lit et enfilé de vrais vêtements, au point que lorsqu'une infirmière s'est étonnée de l'annonce de ma sortie, j'ai été prise d'une peur panique à l'idée que l'on me garde plus longtemps.
Seul souvenir agréable de mon petit séjour : sourire euphorique en salle de réveil à l'idée que j'avais le droit de me replonger dans ce si doux sommeil !

dimanche 11 avril 2010

J'ai lié ma botte...

Il y a une vingtaine d'années j'ai pris des photos de la campagne finlandaise, que je trouvais pittoresque car les bottes de paille rectangulaires de mon enfance étaient remplacées par des grands tas recouverts d'une toile blanche. Puis dans les champs français sont apparues des bottes rondes, probablement pour des raisons technologiques, mais aussi beaucoup plus esthétiques dans le paysage.
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Ce n'est que la semaine dernière que des souvenirs de trente ans sont remontés à la surface : s'il n'y a plus de bottes de paille rectangulaires, comment construire des forts et autres souterrains dans les granges de nos grands-parents ?

samedi 10 avril 2010

Vacances occupées

Enfin les vacances, qui donnent le loisir de dormir tout son saoul. Et de rattraper tout le retard d'un emploi du temps trop plein.
Boulot, d'abord. Et puis lessives, courses, ménage, courriers, réparations et autres rendez-vous médicaux nécessaires.
Côté musique, toujours privée d'instrument, alors je vais me rabattre sur le chant, la comptabilité, des exposés et des montages.
La grande question est : arriverai-je à récupérer suffisamment de mobilité dans mon bras gauche pour envisager une petite virée en camping-car avant la rentrée ?

samedi 3 avril 2010

Chronique d'une clavicule cassée

Trois semaines à faire attention au moindre de mes gestes, à surveiller mes efforts, à contrôler mes mouvements. Trois semaines avec la sensation de porter un sac de 15 kg sur le dos.
Mais trois semaines à apprivoiser le handicap. Répétitions d'orchestre avec le violon à la verticale. Cours de chant sans vider mes poumons. Décolleté, jupe et parfum sous le soleil malgré les bleus et les sangles. La vie ne s'arrête pas pour un petit accident !