dimanche 30 mai 2010

Affiche

Ce week-end j'ai créé une affiche :
La dernière fois que j'ai fait une affiche, c'était en 1989. Avec un crayon de papier sur une feuille de Canson, j'avais recréé l'univers des Lumières de la ville de Chaplin pour le ciné-club du lycée. Nous l'avions photocopiée à quelques 30 exemplaires pour afficher dans tout l'établissement. Aujourd'hui j'ai fait 1300 copies pour distribution dans toute l'agglomération...

jeudi 27 mai 2010

"Merci !"

Lundi matin j'ai passé un peu de temps à proximité de la tombe de Jean Ferrat, les écouteurs dans les oreilles, à contempler "la montagne" au son de sa musique. J'ai ainsi vu défiler en continu un certain nombre de personnes, de tous âges, de tous milieux, se recueillant quelques instants sous le soleil éclatant. Et c'était émouvant.
Et puis j'ai dû me résigner à partir. J'ai alors décidé, malgré la quinzaine de personnes se tenant là, d'ôter les écouteurs pour une dernière chanson. J'ai posé mon iPhone sur la pierre chaude de la tombe, et soudain "Que serais-je sans toi" a envahi le silence léger qui habitait le cimetière. Les murmures et chuchotements se sont estompés. Et lorsque la voix de Jean Ferrat s'est tue et que la musique s'est éteinte, j'ai eu la surprise et l'émotion de recevoir de toutes parts de sincères "merci !"...
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mercredi 26 mai 2010

Mas, Mazoyer, Mazelande...

Dimanche j'ai fait une escapade à Antraigues-sur-Volane, en Ardèche, village connu pour avoir abrité Jean Ferrat pendant plus de quarante ans.
Camping-car garé, j'ai chaussé mes godillots et au milieu des genêts et autres plantations, j'ai entrepris de longer le torrent qui coule juste sous la maison du chanteur. Aucun affichage, bien sûr, mais j'ai facilement retrouvé le chemin déjà emprunté il y a 17 ans sur les indications d'habitants attendris par mon jeune âge.
La maison était toujours là, fidèle à mon souvenir. A proximité, j'ai fait provision de châtaignes et profité de cette balade ombragée, soleil éclatant et ciel d'un bleu sans tache. Puis j'ai plongé mes pieds nus dans les remous frais du torrent tout en tentant de photographier des insectes flottant sur l'eau. Mais au fait, quel pouvait bien être le nom de ce torrent ? Je n'avais trouvé aucun panneau pour m'éclairer. De retour au village, il faudrait que je pense à demander. Je me suis arrachée à regret à ce cadre idyllique, j'ai rechaussé mes godillots et réajusté mon chapeau.
C'est en me redressant pour rejoindre la route que je me suis trouvée nez à nez avec la femme de Jean Ferrat... Affolée à l'idée d'avoir pénétré par mégarde dans son jardin privé, j'ai rapidement cherché autour de moi une indication, un panneau. Mais non, la pancarte "privé" était située plus loin. J'ai instantanément repris mon assurance naturelle et lui ai adressé un franc "bonjour" avant de me permettre de lui demander le nom du fameux torrent... question à laquelle elle a très gentillement répondu : "c'est le Mas ; mais son ancien nom est la Mazelande". Sur une carte du village, il est pourtant écrit "Mazoyer". Allez savoir...
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jeudi 20 mai 2010

...ouf.

J'ai un Chef à l'esprit ouvert. Quand je lui ai demandé la permission de prendre un après-midi pour aller parler de l'opéra Brundibar au camp de concentration de Theresienstadt devant les élèves d'un autre collège, c'est tout juste s'il a eu l'air surpris.
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Et puis plus la date approchait, plus je me demandais pourquoi diable j'avais accepté de faire une telle intervention. Moi devant 140 adolescents ! J'ai eu moins peur de discourir en colloque sur la linguistique inuit devant la spécialiste française du sujet... et je ne connais rien à la linguistique inuit ! Mais bon, voilà, j'avais dit oui, mon Chef avait dit oui, pas moyen de reculer.
Alors j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai parlé. Pas un bruit dans la salle, 140 têtes attentives (endormies ?), jamais entendu un tel silence dans un collège...
J'ai parlé pendant deux heures. Et je me suis rendue compte que j'aurais pu parler pendant quatre heures, dix heures, inlassablement. Infiniment.

dimanche 16 mai 2010

Montage

Jeudi jour férié, j'ai passé mon après-midi de liberté à monter un disque de travail pour l'atelier chorale du collège.
Quand j'étais petite, je faisais des cassettes avec mes chansons préférées, recopiées depuis des 33 tours puis des CD grâce à la chaîne familiale. Et l'informatique est arrivée à domicile. Les possibilités sont alors devenues infinies.
Avec mes petits moyens et mes petites connaissances, j'ai d'abord pu créer mes propres CD. J'ai aussi appris à numériser disques vinyles et cassettes audio. Puis j'ai osé toucher aux plages elles-mêmes. Rehausser d'un demi-ton un enregistrement baroque pour pouvoir m'y accorder avec mon violon moderne. Récupérer la bande sonore d'un enregistrement vidéo (à moi Paul Newman interprétant "Plastic Jesus" dans Luke la main froide). Découper une plage en plusieurs morceaux. Et même créer une seule plage d'après plusieurs.
C'est ainsi que jeudi, j'ai réussi à modifier complètement le découpage d'un enregistrement de Brundibar afin que les enseignants puissent plus facilement travailler l'oeuvre avec les élèves. Facile, avec les bons outils. Mais est-ce la mémoire de mes frustrations adolescentes, je reste émerveillée de ce pouvoir que m'apporte la démocratisation de la technologie.
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dimanche 9 mai 2010

Courages

Aujourd'hui jour de courages :
- à partir d'aujourd'hui, je décide de reprendre le violon. Doucement, sans appuyer trop fort sur la clavicule, et en faisant des pauses pour soulager les muscles de l'épaule. Pas agréable, parfois douloureux, mais chut ! au corps, c'est la tête qui décide.
- Castor, mon chat peureux, mon chat trouillard, déjà à l'abri du chien qui avait envahi ma terrasse, est retourné dehors faire face au canidé à coups de patte et de crachats pour permettre au pauvre Shihab sans griffes de s'enfuir...

mardi 4 mai 2010

Evasion terminée

Il m'arrive d'avoir envie de me plonger dans la nostalgie et je vais alors arpenter les rues du quartier de mon enfance. La grande tour où j'habitais avec vue sur toute la ville, la longue rue bordée de garages pour aller à l'école, le tabac-presse où j'achetais des bonbons, les noms des bâtiments que j'associe encore aujourd'hui à des camarades qui n'y habitent certainement plus, la grille de l'école et le souvenir des heures passées derrière, le chemin de la piscine, véritable expédition. Et surtout la Carrière, désaffectée et déserte, envahie de ronces et de mauvaises herbes, cachée derrière son haut talus de terre que seuls quelques enfants avaient le courage de gravir. Car la Carrière, c'était notre jardin secret, la liberté, un autre monde. Des heures d'histoires inventées et de glissades sur les flaques gelées. L'évasion.
Hier je suis retournée dans mon ancien quartier. Lorsque je suis arrivée au bout de la "rue aux garages", j'ai découvert une nouvelle rue. Et au bout de cette rue, en plein milieu de "ma" Carrière... la nouvelle prison de Nancy. Plus d'évasion possible.
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dimanche 2 mai 2010

Déluge

En 2010 après Jésus-Christ, Dieu visite Noé et lui dit :
- Une fois encore, la terre est devenue invivable et surpeuplée. Construis une arche et rassemble un couple de chaque être vivant ainsi que quelques bons humains. Dans six mois, j'envoie la pluie pendant quarante jours et quarante nuits, et je détruis tout !

Six mois plus tard, Dieu retourne visiter Noé et ne voit qu'une ébauche de construction navale.
- Mais Noé, tu n'as pratiquement rien fait ! Demain il commence à pleuvoir !
- Pardonne-moi, Tout Puissant, j'ai fait tout mon possible mais les temps ont changé.
J'ai essayé de bâtir l'arche mais il faut un permis de construire et l'inspecteur me fait des ennuis au sujet du système anti-incendie.
Mes voisins se sont plaints parce que l'échafaudage dans ma cour viole le réglement de copropriété et obstrue leur vue. J'ai dû recourir à un conciliateur.
L'Urbanisme m'a obligé à réaliser une étude de faisabilité pour le transport de l'arche jusqu'à la mer. Pas moyen de leur faire comprendre que la mer allait venir jusqu'à nous.
La coupe du bois de construction s'est heurtée aux multiples associations pour la protection de l'environnement au motif que je contribuais à la déforestation et que cela nuisait à l'habitat de plusieurs espèces animales. J'ai pourtant expliqué qu'il s'agissait au contraire de préserver ces espèces, rien n'y a fait.
J'avais à peine commencé à rassembler les couples d'animaux que la SPA et le WWF me sont tombés sur le dos pour acte de cruauté envers les animaux puisque je les soustrayais contre leur gré à leur milieu naturel et que je les enfermais dans des pièces trop exiguës.
Enfin le Fisc a saisi tous mes avoirs, prétextant que je me préparais à fuir illégalement le pays tandis que les Douanes menaçaient de m'assigner devant les tribunaux pour "tentative de franchissement de frontière en possession d'espèces protégées ou reconnues comme dangereuses".
Aussi pardonne-moi, Tout Puissant, mais j'ai manqué de persévérance et j'ai abandonné le projet.

Aussitôt les nuages se dissipent, un arc-en-ciel apparaît et le soleil luit.
- Mais tu renonces à détruire le monde ? demanda Noé.
- Inutile, répondit Dieu, l'administration s'en charge.

samedi 1 mai 2010

Semaine de rentrée

Lundi : jour de rentrée, pile de courrier, réception des commandes des vacances et gestion des absences des personnels ; répétition de choeur suivie d'une répétition d'orchestre. Dodo tard.
Mardi : matinée à l'hôpital, libération de mes épaules mais Dieu, que mon bras gauche est soudainement lourd ! Rendez-vous kiné en urgence, et, quand même, tentative d'avancer dans la comptabilité du collège ; mardi soir inanimée sur le canapé. Dodo tôt.
Mercredi : au lieu de la comptabilité initialement prévue, gestion matérielle d'imprévus et réorganisation du service pour cause d'absence de personnels pendant toute la matinée ; après-midi médical, garage, banque... et soirée sur la gestion comptable du GAM. Dodo tard.
Jeudi : matinée à préparer la réunion de vendredi, encore de la réorganisation du service, enfin de la comptabilité du collège, kiné, et course à l'Agence comptable ; à l'heure du repas du soir, découverte d'une fraude bancaire à gérer en urgence ; répétition de choeur et extinction d'un début d'incendie ; déclarations d'embauche. Dodo très tard.
Vendredi : réunion au Conseil Général toute la matinée, gestion de contrats d'avenir, expédition des affaires courantes, aide d'une élève collée pour traiter les chèques de cantine ; copie d'une partition et embarquement d'un tabouret de piano, douche, tenue de concert, route pour Domjevin (Meurthe-et-Moselle) ; concert en tant que choriste en l'église de Domjevin. Dodo super tard, sans savoir qu'un petit vandale a balancé une dalle d'aggloméré dans une des vitres du collège vers minuit...
Week-end très bienvenu !