mardi 29 décembre 2009

Lumières de Paris

Scintillement de la Tour Eiffel vue depuis la butte Montmartre, et illuminations du boulevard Haussmann...

vendredi 25 décembre 2009

Cadeaux

Alors, j'ai eu plein de cadeaux :
- un pendentif en or en forme de bonhomme tenant une mappemonde
- une comédie sentimentale américaine avec des sous-titres en allemand (si je veux...)
- une lampe "The Switch" pour jouer à "jour... nuit... jour... nuit..."
- une boîte à bijoux violette du Cachemire
- une télévision à écran plat qui lit les DVD, mais ne fait pas les crêpes... :(
- une étagère porte-téléphone orange (la couleur, pas l'opérateur)
- un théâtre miniature de la Commedia dell' Arte avec un pantin jouant du violon et une boîte à musique jouant les Quatre saisons de Vivaldi
- une superbe tunique pourpre du Ladakh, taillée par un artisan ladakhi pour des clients ladakhi ou des touristes égarés.
Merci père Noël !

jeudi 24 décembre 2009

Noël

Pas croyante pour deux sous, mais la tradition de Noël est une belle histoire et comme le chantait Henri Dès dans mon enfance, "ça fait du bien d'y croire". Alors joyeux Noël à tous !
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samedi 19 décembre 2009

Froid polaire

Ce matin, enfin, la neige qui avait déjà envahi toute la France sauf une minuscule poche autour de Nancy, la neige tant attendue était là. Mes chats ont esquissé un pas dehors, mais le contact humide du manteau blanc les a fait renoncer. Moi, par contre, j'ai enfilé mes bottines, mon blouson rembourré et sa capuche en fausse fourrure, mes mitaines péruviennes et ma chapka soviétique, et hop, direction la ville et ses trottoirs encore blancs. Ils avaient bien dit qu'il allait faire froid. Mais après seulement cinq minutes de marche, je me suis souvenue : ah, c'est ce froid-là... Oui, - 10°C, c'est ce froid-là. A l'évidence, j'aurais dû mettre mes chaussures de grande randonnée, mon pantalon de ski de fond, une écharpe polaire et des gants anti-vent... heureusement qu'il y avait des magasins pour me réchauffer entre deux trottoirs !
Note pour plus tard : ne pas partir faire du chien de traîneau au Canada sans emporter l'attirail de ski.

vendredi 18 décembre 2009

Choc

Quand j'ai lu l'information, j'ai cru à une plaisanterie de mauvais goût. Mais non, c'est la triste réalité, "on" a bel et bien dérobé l'inscription Arbeit macht frei à l'entrée du camp principal d'Auschwitz. Et moi qui avais trouvé indécente une touriste me demandant de la photographier devant cette même inscription en octobre dernier...
Si la porte d'entrée de Dachau disparaissait, l'émoi serait moins grand quand bien même l'inscription qui l'orne est la même (en l'occurrence celle de Dachau a inspiré celle d'Auschwitz), parce qu'Auschwitz est devenu le symbole des plus de cinq millions de victimes du système concentrationnaire nazi. Il faut manquer d'humanité pour profaner un tel lieu.
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mardi 15 décembre 2009

Greetings from Minnesota

Il y a plusieurs semaines, j'ai commandé une partition sur un site internet britannique. Dans la confirmation de ma commande, j'ai relevé une erreur quant à l'adresse de livraison. J'ai donc décroché mon téléphone et aiguisé mon anglais pour expliquer à un charmant jeune homme que je doutais que mon colis arrive à bon port s'ils essayaient de l'expédier à "FR USA" au lieu de "FRANCE", et qu'il risquait fort de leur revenir après avoir traversé deux fois l'océan atlantique. Ledit jeune homme en a convenu, mais comme le colis était déjà dans les tuyaux, il a décidé de m'en expédier un autre, que j'ai reçu rapidement. Fin de l'histoire. Enfin presque...
Aujourd'hui j'ai reçu un colis contenant un second exemplaire de la partition désirée. ?!?! Il m'a fallu plusieurs minutes pour comprendre que j'avais en fait entre les mains le premier colis expédié par le fournisseur britannique. A mon grand étonnement, l'enveloppe était recouverte de ratures et d'annotations diverses dont un conséquent "TRY FRANCE" et un sympathique "Greetings from the USPS in Minnesota" !
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dimanche 13 décembre 2009

Sapin

Aujourd'hui, au lieu d'aller m'occuper des factures du collège, au lieu de passer l'aspirateur à l'étage, au lieu de repasser mes vêtements, au lieu de cuisiner mon repas, j'ai acheté un sapin et je l'ai décoré. Un grand épicéa qui touche presque mon plafond, et qui embaume et illumine désormais mon salon.
Y a-t-il un ordre pour décorer un sapin ? En tout cas, moi, je procède toujours de la même façon. Je le dresse sur son pied après avoir installé le sac à sapin, je dispose les guirlandes lumineuses au sol, et je commence la décoration. Les boules en premier, rouges, dorées, argentées, violettes, vertes, roses. Puis les décorations diverses, chat américain en terre cuite, coeurs et boules en verre, feuilles argentées et bougies rouges en carton, petit cheval suédois en bois, pères Noël péruviens en coloquinte, et j'en passe. Je dispose ensuite les guirlandes, dorées, rouges, argentées, pour finir par remonter les guirlandes lumineuses multicolores. Et la touche finale, une étoile dorée en bois à son sommet.
Et voilà. Un dimanche productif.
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dimanche 6 décembre 2009

Saint Nicolas


Du chocolat plein la bouche et l'odeur du pain d'épice chatouillant mes narines, chaque 6 décembre je redeviens petite fille en fredonnant des chants traditionnels.

O Grand Saint Nicolas, patron des écoliers
Apportez-moi des pommes dans mon petit panier
Je serai toujours sage comme une petite image
J'apprendrai mes leçons pour avoir des bonbons
Venez, venez, Saint Nicolas, venez, venez, Saint Nicolas
Venez, venez, Saint Nicolas, et tra la la !

(pour les non-initiés, celui-ci se chante sur l'air de la mère Michel qui a perdu son chat)

dimanche 29 novembre 2009

Pause

Enfin je me pose. Et me pause.
Après une semaine où j'ai dû passer en tout et pour tout deux heures chez moi en dehors de nuits trop courtes, je repose le corps et l'esprit. Et je réalise la nécessité des pauses, même succintes, pour tenir la distance.
Expérience pour le mois de décembre : inscrire les pauses à l'emploi du temps...

mardi 24 novembre 2009

Course

C'est la course de novembre. Le mois du budget du collège, du premier concert du GAM, des réveils nocturnes.
Alors je cours. Après les chiffres, après les notes, après le sommeil. Oserai-je dire "vivement les vacances ! " ?

mardi 10 novembre 2009

Attente en musique

Dimanche matin, j'ai prévu de partir avec ma mère pour la journée. Nous avons fixé l'heure de départ à 9h30, je me suis donc activée dès 8h30 pour être prête à l'heure. Et puis j'ai donc attendu que ma mère arrive.
9h40, personne. Bon, elle est un peu en retard, je vais m'occuper en attendant. Je m'installe devant le piano, et j'entame un petit échauffement vocal. "Miniminimum. Miniminimum. Miniminimum...". 9h50, toujours personne. "Milano torino napoli milano torino napoli milano torino napoli milaaaa...". 10h00, toujours rien. J'attaque un délicieux petit madrigal anglais de la fin du XVIe siècle. Le doute s'immisce en moi alors que je commence le second couplet : et si c'était elle qui m'attendait...?
Et comme c'était effectivement le cas, j'aurais pu dérouler toute la St Matthieu (trois heures au bas mot) qu'elle ne serait pas arrivée plus vite ! Départ efffectif : 10h15...

vendredi 6 novembre 2009

Bureau

J'aime mon bureau. J'aime sa luminosité, sa chaleur visuelle, son aménagement.
J'aime tourner la tête et apercevoir par la fenêtre une rangée de peupliers réagir au vent.
J'aime lever les yeux et voir le passage des élèves et des enseignants dans le couloir.
J'aime être aveuglée par le soleil l'après-midi et baisser le volet, créant une pénombre confortable.
J'aime mon bureau. Et je suis consciente que c'est une chance.

mardi 3 novembre 2009

Loi des séries

Malgré mon scepticisme au regard de ce qui a pourtant été scientifiquement démontré et que l'on appelle la loi des séries, j'ai bien dû me rendre à l'évidence la semaine dernière : hasard ou pas, au fur et à mesure des pannes qui affectaient l'univers réduit de mon petit camping car, je finissais par me demander quelle serait la prochaine...
Le chauffage a été le premier à lâcher, dans le brouillard glacial et transperçant de Basse-Saxe, me condamnant aux couvertures et à la toilette de chat, grelottante près de la bouilloire.
Puis je n'ai plus eu le loisir non plus de me réchauffer grâce à la bouilloire, la plaque de cuisson refusant également de fonctionner normalement et me privant donc définitivement de tout aliment chaud sous peine d'enflammer tout l'habitacle.
Heureusement pour moi, j'étais alors sur le chemin du retour, je me croyais donc sauvée. Mais tandis que je suivais aveuglément les consignes de mon GPS pour traverser l'Allemagne, celui-ci s'est soudain arrêté à 76 km de Dortmund. Ah. Dortmund, où est-ce ? J'ai empoigné mon atlas routier, et allumant mon plafonnier pour y voir clair tout en tentant de me maintenir à 130 km/h, j'ai découvert avec horreur qu'au lieu du tranquille et familier chemin de Francfort, ledit GPS avait décidé de me faire passer par Cologne. Or le réseau autoroutier autour de Cologne ressemble à un labyrinthe cauchemardesque... Et ce qui devait arriver arriva, je me suis perdue entre Bonn et Coblance : devais-je prendre la A565 pour atteindre la A61, alors que mon atlas indiquait que la A59 aurait dû m'y mener directement, A59 que j'avais miraculeusement dénichée entre la A1 et la A3... mais alors pourquoi me retrouvais-je soudainement sur la B9 ?! Et ne me demandez pas comment la si convoitée A61 s'est présentée sur mon chemin quelques 30 kilomètres plus loin...

lundi 2 novembre 2009

KZ - devoir de mémoire

J'ai passé une semaine à sillonner les routes d'Europe, bien plus rapidement que ne l'ont fait les wagons plombés qui transportaient les victimes des camps de concentration que je suis allée voir.
A Dachau, j'ai trouvé un camp complètement fondu dans la ville, les baraquements des SS désormais habités par des familles allemandes et les groupes scolaires un tantinet trop désinvoltes à mon goût. A Mauthausen, des visiteurs étaient particulièrement bruyants devant le four crématoire. A Auschwitz Birkenau, des enfants jouaient sur la rampe qui a amené plus de 400 000 Juifs hongrois à la mort. A Theresienstadt, le ghetto a été rendu à l'habitation des populations locales. Je me suis raisonnée, "il faut bien continuer à vivre, le soleil est toujours là, lui".
Mais où commence alors l'indécence ? Une mère installant ses deux garçons sur un châlit de détenu pour une photo souvenir à Dachau ? Un groupe d'adolescentes hilares devant la Porte de la mort d'Auschwitz Birkenau ? Un touriste me demandant en mauvais anglais si je souhaite qu'il me prenne en photo sur le seuil de la chambre à gaz de Mauthausen ?
Lorsque l'on vient arpenter les lieux de l'assassinat de millions de personnes, si l'on ne respecte pas ces lieux, si l'on n'y pénètre pas avec le souvenir des victimes, si l'on ne tente pas d'y appréhender l'ampleur de l'horreur, alors je crois que non seulement il ne sert à rien d'être venu, mais d'une certaine manière c'est comme si les victimes mourraient une seconde fois.
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Auschwitz Birkenau - été 1944 - victimes gazées
Sonderkommando incinérant des corps derrière le crématorium V
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Bergen Belsen - avril 1945 - victimes mortes de maladie et d'épuisement
Soldat britannique remplissant une fosse commune

vendredi 16 octobre 2009

Sursaut

Je me demande combien de temps le cerveau met pour se réactiver lorsqu'il est tiré d'un sommeil profond. J'ai testé l'autre jour, ou plutôt l'autre nuit, mais il n'est pas très efficace d'être à la fois sujet et observateur. Je me souviens de m'être réveillée en sursaut et d'avoir appuyé sur le radio-réveil pour le faire taire, avant que mon cerveau se connecte et réalise que ce n'était pas le réveil qui faisait ce boucan mais le téléphone.
Il m'a semblé que cela durait longtemps, mais je pense n'être pas objective car j'ai été prise d'angoisse à l'idée de ne pas arrêter le bruit assez vite pour éviter qu'il réveille quelqu'un d'autre. Le fait que tous ceux qui auraient pu être réveillés par ledit bruit l'étaient déjà ne m'a alors pas effleuré l'esprit.
Ceci dit, même une fois connecté, mon cerveau encore embrumé a été mis à rude épreuve : l'auteur de l'appel alarmant n'était pas identifiable par mon téléphone. Que faire ? Au milieu de la nuit, un tel dilemne demandait trop de réflexion. Alors mon cerveau a décidé de ne pas accepter l'appel, concluant que personne n'avait de raison valable de m'appeler à une heure pareille. Mais la sonnerie a recommencé, et a à nouveau insisté après un second rejet. Mon frère, peut-être ? Etats-Unis, décalage horaire, mon cerveau venait enfin de valider une hypothèse plausible pour expliquer un appel non identifiable à 3h30 du matin. Alors j'ai fini par décrocher. "Allô?" "C'est l'hôtel de police..." Ah. Non, parmi tout ce qui m'avait traversé l'esprit pendant ces quelques secondes, je n'avait pas pensé à l'appel pour raison professionnelle. Bon, je m'habille...

vendredi 9 octobre 2009

Futures vacances

Habituellement je ne pense aux petites vacances que très tardivement, quand je relève la tête de mon bureau et m'étonne des "bonnes vacances !" qui fusent à droite à gauche. "Ah ? C'est déjà les vacances ? Et moi qui avais complété mon agenda pour toute la semaine prochaine..." Et c'est alors seulement que je me préoccupe de l'endroit où je vais partir vadrouiller.
Cette année, est-ce dû à une fatigue prématurée, j'ai déjà prévu mes futures vacances. Un vieux projet de vingt ans, j'ai planifié un circuit qui me fera passer par les camps de concentration de Dachau, Mauthausen, Auschwitz-Birkenau, Theresienstadt, Buchenwald, Dora et Bergen-Belsen. Je sais que le voyage sera émotionnellement difficile, mais parfois il faut affronter ce qui vous hante.

dimanche 27 septembre 2009

Satisfait ou...

Emplettes dans un "grand magasin de meubles préfabriqués à monter soi-même", un samedi en fin de matinée. Beaucoup de monde, nous arrivons à la caisse l'estomac dans les talons. Une charmante hôtesse nous invite à essayer les "caisses rapides", où l'on scanne soi-même ses achats. Nous nous exécutons, et l'opération est somme toute effectivement assez rapide.
Poussant notre chariot, nous nous dirigeons donc lestement vers la sortie quand une autre hôtesse nous aborde, un document dans les mains, nous proposant de participer à une enquête de satisfaction sur le magasin. La faim nous talonnant toujours, nous rejetons poliment mais rapidement sa proposition et nous hâtons vers la porte.
Un jeune employé nous interpelle alors, lui aussi portant un document à la main. "C'est pour un contrôle chariot", nous annonce-t-il. Imperturbable, toute ma concentration étant dirigée vers l'objectif de charger nos achats dans la voiture pour enfin pouvoir aller manger, je lui réponds poliment et toujours sans m'arrêter : "il roule très bien !" Mais le jeune homme insiste. Je lui réitère ma réponse, "il roule vraiment bien !", avant de comprendre que ce n'est pas une autre enquête mais un contrôle pour vérifier que nous avons bien payé tout ce que ledit chariot contient... oups.

samedi 19 septembre 2009

Stocks alimentaires

Une des missions après laquelle je cours toute l'année, c'est la tenue des stocks alimentaires du collège. Généralement quand l'Agent comptable me réclame leur montant, je ne suis jamais à jour... je dois alors résorber le retard en quelques jours. Et de m'atteler à la tâche fastidieuse d'entrer dans l'ordinateur les quantités et prix de toutes les denrées achetées pour nourrir 450 têtes blondes quatre midis par semaine sur plusieurs mois. Tâche tellement fastidieuse que j'en rêve alors la nuit : nombre de boîtes de conserves de haricots verts, kilogrammes d'ananas, litres de vin de cuisson, division du prix d'un carton de Vache qui rit par le nombre d'unités contenues dans ledit carton... le plus incroyable est que j'arrive encore à manger sans avoir la nausée.
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Et miraculeusement, depuis la rentrée, je suis à jour. Ayant profité des vacances d'été pour résorber mon retard, cela fait maintenant quinze jours que j'arrive à consacrer dix minutes quotidiennes à rentrer les livraisons et sortir les consommations du jour. Certes, j'ai recommencé à faire des heures supp' à tire larigot, mais quelle tranquillité d'esprit ! On ne peut pas tout avoir...

dimanche 13 septembre 2009

Rentrée

Tous les ans depuis un âge que ma mémoire a effacé, je "rentre". Cette année, je suis rentrée en marge. J'ai eu l'impression de me décentrer, de devenir spectatrice d'événements et d'en subir le cours au lieu de contrôler mon temps pour les tâches habituelles d'une rentrée scolaire. Le résultat est inévitable : j'ai déjà pris du retard dans mon travail. Mais paradoxalement mon stress, lui, est resté en vacances. Ou plutôt, il doit être en sommeil, submergé par la conscience que la vie est bien trop courte pour ne pas essayer de rendre chaque instant le plus souriant possible. Alors oui, je croule déja sous un tas de paperasse et de problèmes matériels, oui j'ai mal au dos depuis que j'ai stupidement glissé dans ma douche la semaine dernière, mais je ne me dépareille pas (encore ?) d'une certaine sérénité. Je croise les doigts pour que ça dure...

samedi 5 septembre 2009

Dur

Aujourd'hui j'aurais dû aller jouer du violon à une fête de mariage. Mais la vie est imprévisible, je me suis retrouvée au cimetière autour du cercueil d'un bébé. Et tout ce que j'ai pu dire, ou plutôt sangloter aux parents de l'enfant, c'est un lamentable "je suis tellement désolée". Parce qu'il n'y a rien à dire, n'est-ce pas ?
Unique consolation : l'insolent soleil s'était caché derrière un épais tapis de nuages.

lundi 31 août 2009

...

...vraiment trop insolent.

samedi 29 août 2009

Déplacé

J'ai toujours trouvé étrange et insolent que le soleil continue à briller quand pour certains le temps est douloureusement en suspens. Comme un bienfait déplacé...

vendredi 28 août 2009

Machu Picchu

J'ai pris un train comme il n'y en a plus en Europe, j'ai mis la musique de mon enfance dans mes oreilles, et un autocar m'a élevée sur le flanc de la montagne tropicale. Le coeur battait de plus en plus vite à mesure que le fond de la vallée s'éloignait. Au détour d'un lacet, j'ai par hasard tourné la tête. Alors les larmes ont jailli, discrètes et pudiques. Devant mes yeux émerveillés se tenait la ville inca du Machu Picchu, plus belle et plus saisissante que ce que mon imagination avait pu inventer. Et tandis que mon corps se déplaçait dans ce décor si longtemps rêvé, toutes les émotions de mes dix ans m'enveloppaient et plus rien d'autre n'existait autour.
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lundi 24 août 2009

Chemins incas

J'ai quitté les rives du lac Titicaca pour une randonnée d'une semaine sur les sommets andins le long de chemins tissés par les Incas il y a plus de cinq cents ans. Je côtoie les troupeaux de lamas, j'esquive les cactus, j'escalade les terrasses millénaires, j'admire les sommets enneigés au loin. Chaque soir je revêts mon poncho et mon bonnet pour me tenir chaud. Au détour d'un col, une petite ascension supplémentaire (optionnelle) pour virevolter à plus de 4 500 m, toute étonnée de ma vivacité préservée à une telle altitude. Redescendue à 3 800 m, je participe à un irréel match de football au milieu de ruines incas, le souffle court mais le coeur halluciné. Pincez-moi, j'ai dû rêver tout cela !
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dimanche 23 août 2009

Titicaca

Passé un col à 4 900 mètres d'altitude, découverte du lac Titicaca, du village paysan de Llachon sur ses berges, des îles de roseaux habitées par les Uros.
Petit bain de pied à 3 800 mètres en compagnie de Sonia, 9 ans, qui a hâte de grandir pour pouvoir troquer son bonnet chamaré pour un chapeau tout aussi coloré de femme mariée.

lundi 3 août 2009

Arequipa

A 2 400 mètres d'altitude, au pied d'un volcan culminant à plus de 6 000 mètres, se trouve la ville d'Arequipa, Pérou. J'ai flâné dans ses rues calmes (dimanche oblige), admiré les montagnes alentour, découvert les dédales colorés de son monastère, goûté la viande d'alpaga et de cochon d'Inde. Et je m'apprête à tutoyer des hauteurs inconnues en Europe...

lundi 20 juillet 2009

Blocs à Targasonne

Je me suis laissée tenter par cinq jours de stage d'escalade. Cinq jours à agripper des gros cailloux, à tirer sur mes bras, à pousser sur mes pieds, à écorcher mes genoux et à user mes doigts sur le granit. Cinq jours d'efforts physiques et de petites victoires sur mon corps.
Quelques instants de grâce aussi : un ciel étoilé admiré allongée dans une source d'eau chaude, un concerto de Bach sortant de mon violon au milieu d'une forêt de pins...
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vendredi 10 juillet 2009

Merveilleux sommeil

C'est les vacances. Ce que j'apprécie le plus quand je suis en vacances, c'est de pouvoir dormir. Depuis une semaine déjà je goûte le bonheur de ne travailler qu'à 9 heures. De me réveiller de moi-même, de me rendormir une petite demi-heure et de rêver doucement avant de rouvrir les yeux pour de bon. Et le calvaire de m'extirper prématurément du lit me sera épargné jusqu'au mois de septembre. Merveilleux...

mardi 7 juillet 2009

Manfred

His name is Manfred. For about fifteen years, I have been bringing him pebbles. Sharp grey ones mostly. Sometimes I find round white ones, but those have a fake aspect which I dislike. When I have chosen one, I thoroughly rub it with my fingers inside my pocket before I display it to Manfred. Oddly enough, the pebbles vanish from one visit to the next.

Manfred is surrounded by silence. I too am silent when I come. The only sounds emanate from the birds and the wind in the pine trees. Sometimes the rain adds a regular lapping. But I personally like it best under the snow, when all sounds are muffled and reflection produces an eerie light. In that case I usually am the only visitor, for the mountain road which leads to the concentration camp is not easily passable under snow conditions.
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lundi 6 juillet 2009

Tribu

Hier j'ai assisté à une réunion de famille organisée par ma tante. J'ai rencontré des personnes que je n'avais jamais vues, mais nous avions tous pour point commun de descendre de Marcel et de Marie, mariés le 18 avril 1881 à Vézelise.
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La tradition familiale répartit les six enfants nés de cette union en "anges" et "démons". Louis, Georges et Cécile étaient des anges, Paul, Thérèse et René des démons. Ce qui n'empêcha pas Thérèse de devenir nonne lorsque son prétendant ne revint pas de la Grande Guerre.

Mais outre les histoires familiales partagées avec des inconnus, le plus étrange de cette journée fut sans doute de me retrouver face à des visages ressemblant de façon troublante à celui de mon propre grand-père. Ou comment se sentir membre d'une tribu dont on ne connaît personne...

samedi 4 juillet 2009

...sept fois sur le clavier

J'ai le défaut de rouspéter. Quand je ne suis pas contente, il faut que ça sorte. Or je suis très consciente que jamais rien de bon ne peut ressortir de ces éclats. Il me faudrait rouspéter dans mon coin en attendant que ça passe. Il me faudrait retourner sept fois ma langue dans ma bouche, promener sept fois mes doigts sur mon clavier, et attendre d'être apaisée avant de réagir publiquement. Une résolution de nouvelle demi-année ?

jeudi 2 juillet 2009

Orage

J'aime beaucoup l'orage.
J'aime la chaleur moite qui le précède, l'air lourd et l'absence de vent, comme si le temps s'arrêtait.
J'aime le ciel qui devient menaçant, le vent qui se lève, la lumière qui devient irréelle.
J'aime la pluie qui se met à tomber à grosses gouttes, recouvrant le sol d'une fine pellicule d'eau, le tonnerre qui gronde, comme une voix puissante venue d'ailleurs, et les éclairs qui illuminent furtivement l'espace.
J'aime le ruissellement le long des rues quand la pluie s'est arrêtée, et la petite fraîcheur qui envahit alors l'air.
L'été commence, et j'espère bien qu'il apportera plusieurs orages !

lundi 29 juin 2009

Toundra nostalgique

Aujourd'hui, une photographie prise par mon père à l'été 1981 dans la toundra suédoise. C'est probablement le paysage le plus familier et le plus magnifique que je connaisse.
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dimanche 28 juin 2009

Sourire

Ces derniers temps, j'ai du mal à sourire. Je me réveille le matin sans véritable envie de me lever. Je déroule les jours sans véritable but. Je me couche le soir sans trouver cette sensation de "journée bien remplie". C'est un état d'esprit très désagréable. Je ne sais pas comment éviter de ressentir ce vide. Alors je comble, avec le travail, avec l'escalade, avec la musique, pour essayer de retrouver un sourire naturel. Mais parfois je n'y arrive pas, le violon reste dans sa boîte, les comptes traînent. Un remède ?

lundi 22 juin 2009

C'est le Pérou !

Premier jour d'été, peu importe la météo, c'est le moment de prévoir les vacances. Musique, escalade dans les Pyrénées, et surtout découverte du pays Inca. Vingt cinq ans après avoir rêvé devant les Mystérieuses Cités d'Or, je vais fouler les pentes du Machu Picchu et les rives du lac Titicaca ! "Enfant du soleil..."
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mercredi 17 juin 2009

Jury

Ces deux derniers jours, j'ai appris plein de choses. J'ai appris que le Royaume Uni faisait partie des six pays fondateurs de la Communauté européenne. J'ai appris que les préfets étaient élus. J'ai appris que le pays situé juste au nord de la Belgique était le Danemark. J'ai appris que le Conseil d'Etat était la juridiction suprême de l'ordre judiciaire. J'ai appris qu'avant 1962, le Président de la République n'était pas élu. C'est toujours très instructif d'être jury de concours.

samedi 13 juin 2009

Quand la raison perd le contrôle

Aujourd'hui j'ai occis une grosse araignée. Diamètre estimé : 5 centimètres, pattes incluses. Si, c'est gros. Mais si l'objet de ma peur phobique (et donc irrationnelle) m'a fait sursauter, ma raison a vite repris le dessus et guidé mes gestes pour me débarrasser du problème.
A l'été 2001, dans le bayou louisianais, ma raison a perdu le contrôle. A bord d'un bateau d'environ cinq mètres de long recouvert d'un auvent, nous naviguions agréablement au milieu des alligators et de la mousse espagnole recouvrant les arbres sur la berge. J'étais assise non loin d'un des poteaux soutenant l'auvent, et je caressais gentillement un bébé alligator au creux de ma main. Puis j'ai tourné la tête, et accrochée au coin de l'auvent, j'ai vu... j'ai vu une araignée d'un mètre d'envergure. Ma raison a alors perdu le contrôle. L'instant d'après, je me tenais debout à l'autre bout du bateau, prête à sauter à l'eau au moindre mouvement du monstre, totalement indifférente au danger pourtant bien réel que représentaient les alligators nageant autour de nous. Mais surtout, je n'ai pas souvenir de m'être levée, d'avoir déposé le bébé alligator, ni d'avoir traversé le bateau...

vendredi 12 juin 2009

Anne Frank, écrivain

Le 12 juin 1929, à Francfort-sur-le-Main, naissait Annelies Marie Frank. De 13 ans à 15 ans, Anne Frank a écrit un ouvrage, publié après guerre sous le titre Het Achterhuis. Ce livre est plus qu'un simple journal d'adolescente, Anne ayant procédé à une réécriture de son propre manuscrit, fournissant ainsi un véritable travail d'écrivain.
En 1994, l'éditeur Calmann-Lévy a publié une traduction de l'intégralité des écrits d'Anne sur l'Annexe intitulée Les Journaux d'Anne Frank. Un excellent article de Philippe Lejeune paru dans la Revue des livres pour enfants (n° 153 - 1993) à cette occasion retrace l'histoire des différentes versions et de leurs publications.
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Anne ne s'est pas contentée de rédiger un journal. Elle a aussi écrit plusieurs Contes, égalements traduits et publiés dans de nombreuses langues.
Anne est morte de maladie et d'épuisement en mars 1945 au camp de concentration de Bergen-Belsen (Allemagne), après sept mois de captivité. Aujourd'hui, Anne aurait 80 ans.

lundi 1 juin 2009

Envoûtante contrebasse

Samedi soir je suis allée assister à un spectacle autour des Lettres d'une Péruvienne de Françoise de Graffigny. Sur scène une actrice récitante, un contrebassiste, et une contrebasse.

Une contrebasse qui m'a étonnée, surprise, émerveillée, envoûtée. Je connaissais le jeu traditionnel de l'archet frotté sur les cordes et le pizzicato dans la main droite du musicien. Mais je n'avais jamais soupçonné la richesse de l'instrument car samedi soir, bien d'autres sons, bien d'autres mouvements de mains et d'archet ont ravi mes oreilles ébahies. Cependant rendons à César ce qui lui appartient : le musicien y était pour beaucoup...

dimanche 31 mai 2009

Escalade à Maron

Un lundi soir du mois de mai, je suis sortie de mon bureau à 19h15. J'ai attrapé mon sac à dos, un sandwich et une bouteille d'eau, et j'ai sauté dans ma voiture direction mon cours d'escalade hebdomadaire. Garée au bord de la route, après une très agréable petite marche d'approche dans la forêt, j'ai débouché au pied des fameuses falaises de Maron, connues de tous les amateurs d'escalade nancéiens, sauf de moi... Et j'ai découvert avec ravissement le panorama sur la vallée encaissée de la Moselle à mes pieds. Il était huit heures du soir, un jour de semaine, et j'étais sortie de la ville, je respirais l'air printanier de la nature. J'ai eu l'impression d'être soudain hors du temps, et un sentiment de contentement m'a envahie.
Vendredi dernier, je suis retournée à Maron pour grimper sur les roches chauffées par le soleil. Après le cours, nous avons allumé un feu tandis que la nuit tombait, et j'ai eu mon premier cours d'astronomie à la lueur des flammes dansantes. Il n'y a pas besoin d'aller bien loin pour se sentir en vacances...

mercredi 27 mai 2009

Fiat Lux

Quand on a pris goût aux choses, c'est difficile de s'en passer. Privée d'Internet à domicile pendant quinze jours, j'ai eu l'impression que mon intérieur était devenu étriqué. Plus d'encyclopédie à portée de main, plus de contact avec mes amis hormis quelques secondes volées au bureau, plus de blog... obligée de courir ailleurs pour les démarches en ligne indispensables, je n'ai pas beaucoup profité de mon nid ces derniers temps. La connexion enfin revenue va-t-elle me redonner un peu de calme et de sérénité ?

dimanche 10 mai 2009

Cassé

Je devais passer une journée calme, installer une salle de répétiton, écouter les vocalises d'un choeur, joindre le son de mon violon à un orchestre. Mais des personnes apparemment plus désoeuvrées que moi ont décidé en fin de nuit de balancer des plots en fonte dans la baie vitrée à l'entrée du collège. Alors ma journée de musique a été parsemée d'uniformes de police et d'identité judiciaire. Et je suis sûre que les auteurs des faits dormaient profondément tandis que je composais le 17 sur le téléphone...

samedi 9 mai 2009

"Ce beau camp de concentration"

Mon amie Hélène m'a prêté un livre intitulé Être sans destin, écrit par un hongrois nommé Imre Kertész, qui relate son expérience concentrationnaire. J'ai déjà lu beaucoup de livres sur le sujet, et même si juger le contenu de tels livres serait totalement déplacé de ma part, avoir une opinion sur la forme me semble par contre légitime. Je n'ai jamais lu de livre "concentrationnaire" mieux écrit que Si c'est un homme de Primo Levi. L'ouvrage de Kertész n'est pas aussi poignant, et j'en ai trouvé la lecture parfois fastidieuse du fait de la longueur pénible des phrases. Il y eut cependant un moment où je me suis arrêtée de lire, parce que la phrase que je venais de terminer m'a laissée chancelante, révélant à ma conscience l'horreur d'une telle expérience.
A cet instant de l'histoire (de l'Histoire ?), Kertész est devenu tellement faible et tellement malade qu'il sent que sa fin est proche, et alors que son corps décharné est transporté par d'autres détenus, il est totalement résigné à l'idée de sa mort. Surgit au détour d'un chemin la vue du camp principal de Buchenwald, avec son quotidien, son défilement de détenus, et les préparatifs de la soupe :
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C'était dommage, parce que ce spectacle, ce fumet firent naître dans ma poitrine pourtant déjà raidie un sentiment dont les vagues croissantes parvinrent à presser quelques gouttes plus chaudes de mes yeux déjà desséchés dans l'humidité froide qui baignait mon visage. Et malgré la réflexion, la raison, le discernement, le bon sens, je ne pouvais méconnaître la voix d'une espèce de désir sourd, qui s'était faufilée en moi, comme honteuse d'être si insensée, et pourtant de plus en plus obstinée : je voudrais vivre encore un peu dans ce beau camp de concentration.

vendredi 1 mai 2009

Mai jardinier

Jour férié, je suis autorisée à ne pas frissonner à mon bureau. Alors j'ai fait le grand saut : j'ai acheté une tondeuse et j'ai attaqué mon jardin. Petite tondeuse pour petit jardin, mais herbe haute, voire très haute... quatre heures ont été nécessaires pour venir à bout de mes deux morceaux de pelouse ! Dans le même temps ma mère nettoyait le rond de bois que j'avais installé à coup de bêche et d'ampoules l'an dernier ; il était envahi de mauvaises herbes, et seuls les lupins ont pu être sauvés. Demain, semances et plantations, éradication des fourmilières, et grand ménage du garage/cellier pour faire de la place à la tondeuse. On ne m'avait pas dit que le jardinage était si fatiguant...
Vivement lundi qu'on se repose !
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mardi 28 avril 2009

Froid

Comme nous sommes responsables de l'argent public que l'on nous confie, ma Chef et moi avons décidé de couper le chauffage aux vacances de Pâques. La semaine dernière, il faisait beau et (presque) chaud, cela n'a semblé anormal à personne. Depuis hier, par contre, températures extérieures retombées et soleil raréfié, je me gèle derrière mon bureau. On ne pourra pas m'accuser d'égoïsme ou de favoritisme, mon bureau est la pièce la plus froide de tout le collège et je profite donc pleinement de la fraîcheur des deux mois entourant la période de chauffe. Hier j'avais revêtu une imprudente robe en coton avec des petites chaussures, aujourd'hui j'ai ressorti la jupe en laine et les bottes, demain j'envisage le tailleur pantalon et le pull à col roulé !
Quand vous applaudissez la baisse des impôts, pensez que c'est à cause de cet argent public en moins que nous sommes obligés de grapiller sur des dépenses aussi essentielles que le chauffage d'un établissement scolaire...

lundi 27 avril 2009

Bordel

Je ne vois plus la couleur de mon bureau, c'est signe que je déborde. Allez, courage et concentration, je m'en vais résorber tout ça !

samedi 25 avril 2009

25 avril

Tu me manques, Papa. Y a-t-il d'autres mots ?

dimanche 19 avril 2009

Fin des vacances

Après avoir randonné dans le massif de l'Estérel, dans les calanques marseillaises, dans la garrigue pagnolaise ;
Après avoir inauguré mon "pass éducation" pour arpenter gratuitement les remparts d'Aigues-Mortes ;
Après avoir photographié mer, montagnes, flamants roses et vieilles églises ;
Après avoir fait du violon dans mon camping-car au milieu des calanques, dans mon salon, dans une MJC ;
Après avoir fait des cartons, décroché des lustres, étiqueté des clefs, déménagé des valises ;
Après avoir percé, vissé pour accrocher un bougeoir et des rideaux ;
Après avoir visité le dentiste, la banquière, le garagiste, la gynécologue, le coiffeur ;
Après avoir acheté un petit sac à main, un cache-coeur, un pantacourt et deux tee-shirts ;
Demain je reprends le travail !

mardi 14 avril 2009

Turquie marseillaise

Si j'étais déjà allée dans les Calanques (et c'est probablement le cas), je ne m'en souvenais pas. J'ai chaussé mes chaussures de marche et arpenté une roche calcaire tellement blanche que j'en étais éblouie. Le contraste avec les couleurs de la garrigue, avec le reflet du ciel dans l'eau était saisissant. Et c'est alors que je me suis souvenue. Non pas d'une précédente randonnée dans les Calanques, mais d'une petite croisière le temps d'un jour sur la côte ionienne, près de Bodrum, il y a vingt trois ans. Même effet ravageur sur ma peau celte, même ravissement des yeux.

lundi 6 avril 2009

Sud

Une fois n'est pas coutume, je pars pour le sud. Calanques et randonnée, Camargue et photographie, pourquoi pas une escapade au château d'If ? Demain je saute dans mon camping car et je pars découvrir.

jeudi 2 avril 2009

Régie

Avant de pouvoir monter sur scène, il faut installer le matériel. Les praticables pour le choeur, les pupitres et les chaises pour l'orchestre, l'estrade du Chef, les gros instruments (piano, harpe, percussions), parfois l'éclairage... bref, tout ce dont les musiciens auront besoin pour donner le meilleur d'eux-mêmes. Chez les professionnels, les musiciens musiquent et les manutentionnaires manutentionnent. Chez les amateurs, la frontière n'existe pas. Alors j'ai investi dans une paire de gants pour aider le régisseur et son adjoint à monter et démonter, charger et décharger. Et j'ai appris que dans la régie, rien n'est jamais fini avant le lever de rideau, et parfois même après.
Samedi matin j'ai passé une bonne heure à installer un orchestre à géométrie variable selon les morceaux, à tester les espaces entre les chaises des "cordes", à imaginer la configuration qui nécessiterait le moins de manipulations une fois le concert commencé. Puis le Chef est arrivé, et en une phrase il a réduit tous mes efforts à néant : "J'ai besoin du piano plus près du public". Piano rapproché, l'espace nécessaire aux violoncelles n'était plus disponible sans pousser les altos et donc les violons. Plus de place pour tirer les archets ! Et de repenser toute la mise en place... jusqu'au prochain mot du Chef : "Il faut mettre le choeur de chambre devant pour Howells". Donc virer tout l'orchestre ! Zen...
Tout était enfin prêt, les repères placés au sol pour réinstaller l'orchestre après la prestation du choeur de chambre. A l'instant t, trois musiciens - deux costumes, une robe de princesse - ont donc empoigné chaises et pupitres, et en une valse silencieuse ont remis en place en un temps record tout un orchestre symphonique devant un public attentif à leurs moindres faits et gestes. Choeur et orchestre sont alors rentrés sur scène. J'avais troqué mes gants contre mon violon, et c'est en me concentrant sur ma partition en attendant l'apparition du Chef que j'ai réalisé que nous avions oublié les chaises des solistes... L'oubli fut vite réparé, car j'ai aussi appris dans la régie qu'il fallait être réactif quelles que soient les circonstances, y compris quand on se dresse en robe de princesse devant 800 personnes avec un violon dans les mains !

lundi 30 mars 2009

Nuit des Requiem

Samedi soir je me suis rendue salle Poirel, j'ai revêtu ma robe de concert, j'ai saisi mon violon, et je me suis fondue dans l'orchestre et le choeur Gradus Ad Musicam pour d'inoubliables instants.
J'ai senti mon coeur battre pendant le Requiem de Herbert Howells. J'ai été charmée par le Requiem de Robert Schumann. J'ai esquissé du vibrato et versé quelques larmes lors du Requiem de Léo Ferré. J'ai eu la sensation de virevolter dans le Requiem de Michael Haydn. J'ai été transportée par le Requiem de Gabriel Fauré. Et comme une apothéose, j'ai vibré pendant le Requiem de W. A. Mozart.
Un grand merci à cet ensemble musical qui m'a accueillie et qui m'apporte tant de bonheur.
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(la petite tête tout à droite sous le choeur, c'est moi !)

vendredi 27 mars 2009

Veillée

Des mois passés à préparer demain soir. Des heures à "faire jouer mes doigts sur un morceau de bois", comme dirait Cabrel. A tenter de contenter mes oreilles, d'atteindre les désirs du Chef, de franchir ce cap où la difficulté se transforme en intense plaisir. Demain soir, "nuit des requiem", j'espère à nouveau faire vibrer mon corps.

jeudi 26 mars 2009

Razzia sur le chocolat

J'ai commis l'erreur d'aller au supermarché, et bien sûr j'ai été happée par les interminables rayonnages d'oeufs en chocolat placés juste à l'entrée. Frustrée par une éducation raisonnable, j'ai donc décidé d'anticiper Pâques et d'acheter non pas un mais deux paquets, que j'ai allègrement boulottés devant mon téléviseur. Sans aucun remord. C'est quand même bien d'être adulte...
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mercredi 25 mars 2009

Rencontres

A l'âge de dix-sept ans, je suis tombée amoureuse. Je lui ai parlé, de choses et d'autres, mais je n'ai jamais osé lui dire. Puis il est parti loin et je ne l'ai jamais revu. Il s'est marié avec une violoniste d'environ mon âge. J'aurais dû lui dire.
A vingt-quatre ans, je suis retombée amoureuse. Je me suis bercée de son prénom mais je n'ai jamais osé ne serait-ce que lui parler. L'idée me paniquait. Lui aussi est (re)parti très loin et je ne l'ai jamais revu.
Le prochain, je jure de lui parler, de choses et d'autres, et de lui dire. Parce que mieux vaut avoir des remords que des regrets.

dimanche 22 mars 2009

Spécialiste polyvalente

Ce week-end j'ai fait de l'escalade, scié du métal, percé du bois, lu un roman suédois, fait de la comptabilité, regardé un documentaire sur les lapons et joué du violon.
Cette diversité parfois surprenante, je la retrouve dans mon travail. Je suis la spécialiste polyvalente de l'établissement, qui est censée tout savoir sur les règles comptables, les normes d'hygiène alimentaire, le droit du travail, les systèmes de détection incendie, l'entretien des plantations, les règles des sorties scolaires, les photocopieurs, les différents types d'ampoules électriques, le recyclage des déchets, l'entretien des surfaces... sans compter ce qui ne m'incombe pas directement mais que le hasard place sur ma route (aide aux devoirs, surveillance, interprète...). Cela peut donner le vertige, mais bien que cela demande un apprentissage permanent, c'est ce qui rend ce métier si formidable.

jeudi 19 mars 2009

Pas de bol !

J’ai eu l’impression en grandissant que l’éducation consistait non pas à apprendre mais à désapprendre tous les supposés de mon enfance.

Quand j’étais petite, je croyais que tous les villages du monde possédaient un monument aux morts des guerres de 1914-1918 et 1939-1945. Ne m’avait-on pas expliqué que c’étaient des guerres mondiales ? Et puis j’ai voyagé, toujours petite, mais je n’ai pas retrouvé sur les places traversées le monument en pierre gravé de noms « morts pour… ». J’en ai déduit que c’était une spécificité française.

Cette déduction a également jeté un trouble sur l’autre « universel » présumé de mon esprit enfantin : le bol à oreilles breton. Enquête menée, j’ai donc découvert que non, tous les enfants du monde ne possédaient pas un bol à oreilles breton porteur de leur prénom. Pourtant mon père avait le sien. Ma tante avait le sien. Mes cousins avaient le leur. Mon frère, ma sœur, et moi-même, bien sûr. Je ne m’étais pourtant jamais rendue compte que ma propre mère, d’origine lorraine, ne se servait jamais d’un bol à oreilles, et pour cause : elle n’en avait pas !

mardi 17 mars 2009

Enfin le soleil

Bien que je m'en défende, je dois avouer que le temps joue sur mon moral. Non que je déprime lorsque le ciel est gris, mais trois jours de soleil m'ont rendue plus légère. Et c'est ce qui me manquait pour m'attaquer au ménage de mon salon, de mon entrée, de ma cuisine, de mes escaliers, de mon couloir, de mes toilettes, de ma salle d'eau, de ma salle de bain... et la nuit m'a surprise alors que j'allais attaquer les chambres. C'est partie remise au week-end prochain, pour peu que le soleil tienne jusque là !

samedi 14 mars 2009

Clémentine

Elle est petite, bleue, mignonne, et vive. Toute ressemblance...

samedi 7 mars 2009

Quand je joue

Il y a environ quatre ans, je me suis laissée entraîner à chanter dans un chœur. Au programme : Dogora d’Etienne Perruchon, et la Passion Selon Saint Jean de Jean-Sébastien Bach. Je n’avais pas fait de chant choral depuis dix sept ans, et j’avais oublié, ou peut-être n’avais-je pas ressenti à l’adolescence, combien la musique peut être porteuse d’émotions physiques lorsqu’on est plongé en son cœur, lorsqu’on partage et croise les harmonies avec d’autres musiciens. Chanter dans sa voiture ou jouer dans son salon ne procure pas le dixième de sensations d’un accord symphonique lorsque vous entendez votre note apporter comme par magie une dimension supplémentaire à la résonance qui envahit l’espace. Ce sont à la fois chaleur et frissons qui m’envahissent alors, et c’est tout mon corps qui vibre

mardi 3 mars 2009

Ingratitude

Comment doit-on réagir quand on se donne du mal pour faire plaisir et que ce ne sont que des reproches qui viennent en retour ? Je suis particulièrement désarmée face à ces déconvenues. Trop "estomaquée" pour réagir et argumenter sur l'injustice.
Et surtout comment réagir après ? "Puisque c'est comme ça..." J'avoue ne pas savoir non plus envoyer balader les ingrats. Pourtant je suis fière et têtue. Mais je suis simplement incapable de bâcler mon travail. Cela fait-il de moi une bonne poire ?

vendredi 27 février 2009

Euro

J’avais enfin mis la main sur cette pièce de 5 centimes portugais, je croyais avoir touché au but de ma petite collection sans prétention (et donc sans Monaco, le Vatican et Saint Marin). Mais j’avais oublié la marche de l’Histoire, qu’on ne peut arrêter. Il va me falloir me mettre en quête des monnaies de Chypre, Malte, la Slovaquie et la Slovénie…

mardi 24 février 2009

18 minutes et 19 secondes

Notre guide madérien a incidemment raconté l'exploit d'un touriste belge qui avait gravi une côte ardue en 17 minutes il y a quelques années. "17 minutes ?! Ha ! Notre cabri peut faire mieux. L'honneur du groupe est en jeu !" La réaction émanait de mes camarades randonneurs, et le cabri en question, c'était moi... Voilà comment je me suis retrouvée à grimper de toutes mes forces un chemin pavé centenaire, le chronomètre au poignet. A l'arrivée, épuisée, le rouge aux joues, le souffle plus que court, j'ai contemplé les chiffres implacables, légèrement déçue. "Mais si, c'est super ! En te voyant partir, le guide a dit que tu n'y arriverais jamais et que si tu faisais 20 minutes, ça serait déjà très bien ! Et puis, c'est le record féminin !" Vraiment, ce groupe était formidable.

"Montée du record"

Lieu : côte nord de Madère entre la Ponta de São Jorge et la Ponta de Santana
Dénivelé : 290 mètres
Record masculin : 17' - un Belge aux grandes jambes - 2003 ou 2004
Record féminin : 18' 19'' - Chloé, dite "le cabri" - 19 février 2009


Au départ :

A l'arrivée :

dimanche 22 février 2009

Vacances pédestres

Une semaine à Madère, les pieds dans les chaussures de marche et la tête dans les nuages. Rien de tel pour se changer les idées, au milieu de paysages inédits, mélange de Vosges, de Bretagne et de végétation tropicale. Je croyais connaître la bruyère et le myrtillier, ...avant de les observer en contre-plongée du pied de leur tronc !







jeudi 12 février 2009

Live from Chicago

Une fois n'est pas coutume, le message du jour est un lien vers un autre blog :
Mon cousin est papa ! Alors bienvenue à la petite Mathilde Lucie Cohen, et beaucoup de bonheur à Ambroise et Erin, les heureux parents.

mercredi 11 février 2009

J'attends la neige

J'ai appris qu'il allait neiger. Dans le poste de télévision, le présentateur a pris un air mi-désolé mi-catastrophé pour annoncer qu'il allait encore neiger. En février. Intolérable.
Alors j'attends. Avec impatience, parce qu'en ce qui me concerne le "encore" plaintif était de trop. J'aime la neige, les routes impraticables, les rafales de flocons, les congères, le silence étouffé. Je rêve de devoir sortir mes raquettes pour me rendre place Stanislas.
J'espère donc que demain au réveil, le blanc aura envahi mon environnement quotidien. N'en déplaise au présentateur.

mardi 10 février 2009

Down north

Tout angliciste qui se respecte vous expliquera qu’en bon anglais on dit «up north » et non « down north ». Mais moi je ne vais pas « up north ». Quand je me rend dans l’Arctique, j’y plonge, j’y pénètre en profondeur.
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L’Arctique est une région qui fait partie de moi. Pour y avoir vagabondé à un âge précoce, j’aime à jamais les paysages de lande, de tourbières, de marécages, de toundra, de muskeg, de désert rocailleux flirtant avec la glace.
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Durant des études universitaires, j’ai réfléchi pendant quatre ans sur la question de la fascination des occidentaux pour le Grand Nord. J’ai intitulé le résultat de mes cogitations « Down North », pour signifier non seulement cet attachement émotionnel mais aussi le regard conscient que les écrivains postmodernes m’ont permis de porter sur ces territoires. « Down north », c’est pour moi la curiosité intellectuelle, la découverte inattendue, les souvenirs d’enfance, l’émotion décuplée. La vie.

dimanche 8 février 2009

Merci Monsieur Badinter

Adolescente, j’ai habité en face de la prison de Nancy. Des heures durant, j’ai observé les barreaux en imaginant la vie derrière. Bien des années plus tard, j’ai découvert dans un reportage télévisé l’intérieur de ces murs… j’en ai été atterrée. Jamais dans mes pires inventions je n’avais envisagé une telle misère matérielle.
A l’occasion d’études de criminologie, j’ai visité un centre de semi-détention, autrement moins décrépi que la prison Charles III. J’en suis pourtant ressortie horriblement gênée. Le directeur plein de bonnes intentions avait décidé de nous montrer l’intérieur d’une cellule et avait donc fait ouvrir la première qui se présentait. Derrière la porte, un homme attablé, dont l’univers déjà très restreint fut envahi par une dizaine d’étudiants sans un mot d’excuse pour cette intrusion forcée, cette violation de son intimité. Le directeur n’y a rien vu à redire, le surveillant non plus, mais je continue des années après à me demander si le détenu a été blessé par ces gamins voyeurs.
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Alors quand j’entends Robert Badinter répéter jour après jour que l’état des prisons de la République est une honte nationale et que les détenus ont également droit à la dignité, je revois les murs de Charles III, je revois le regard du détenu à sa table, et oui, j’ai honte.

mercredi 4 février 2009

Disco

Pour Noël, mon frère m'a offert un cadeau surprenant : une douche lumineuse. De petites lampes de couleurs différentes sont insérées dans le pommeau et s'allument par la pression de l'eau et selon sa température. Vert, c'est froid. Bleu, c'est tiède. Rouge, c'est chaud. Et voilà, tous les matins je prends ma douche dans une ambiance disco !

mardi 3 février 2009

Rêves

Petite, j'ai rêvé de pouvoir retirer l'eau de la mer, pour découvrir les paysages supposés nus et désertiques des fonds marins.
J'ai aussi rêvé de pouvoir voyager dans le passé, pour voir de mes yeux le monde des livres d'histoire.
Mais je n'ai jamais rêvé de pouvoir arrêter le temps, parce qu'alors je serais seule dans un monde figé, ce qui confine plus au cauchemar qu'au rêve. C'est pourquoi, bien que débordée, je cours après le temps sans regret.

dimanche 1 février 2009

Robe

Vendredi soir je me suis glissée dans une nouvelle robe de concert. Cela peut paraître futile, anodin, banal, mais c'est sans doute la première fois que j'ai eu l'impression d'être habillée en princesse.
Toutes les petites filles rêvent d'une robe de princesse, mais toutes les femmes n'ont pas la chance d'avoir la silhouette adaptée aux standards des fabriquants de vêtements. Il faut alors chercher, essayer, fouiller... et en ce qui me concerne, se résigner aux manches et renoncer aux décolletés.
Mais tout vient à qui sait attendre, un couturier a enfin imaginé la robe qui envelopperait de rêve ma petite silhouette. Un tel pouvoir est impressionnant : une simple étoffe autour de soi et l'on se sent magnifiée...