dimanche 14 mars 2010

Camarade

Jean Ferrat est mort. Ma mère m'a prévenue à l'instant où je venais de me casser la clavicule. Coïncidence ? La cartésienne que je suis en doute...
Jean Ferrat a habité toute mon adolescence, depuis ce 2 novembre 1985 où je l'ai vu chanter Nuit et Brouillard à la télévision. Pour moi qui venais de découvrir (et de refuser) l'horreur concentrationnaire du haut de mes dix ans, ce fut comme un électrochoc : quelqu'un d'autre la refusait aussi. Et je me suis mise à écouter Jean Ferrat, en boucle, disque après disque. A 18 ans, je connaissais toutes ses chansons par coeur.
Jean Ferrat a fait mon éducation, ma révolte, ma conscience, mon amour... ma vie ? Autant qu'à mes parents, je lui dois ce que je suis aujourd'hui. Alors oui, les larmes coulent. Et puisque je ne peux plus jouer du violon au concert prévu cet après-midi, je ferai ce qui le faisait vivre et qu'il m'a appris : chanter.

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