dimanche 31 mai 2009

Escalade à Maron

Un lundi soir du mois de mai, je suis sortie de mon bureau à 19h15. J'ai attrapé mon sac à dos, un sandwich et une bouteille d'eau, et j'ai sauté dans ma voiture direction mon cours d'escalade hebdomadaire. Garée au bord de la route, après une très agréable petite marche d'approche dans la forêt, j'ai débouché au pied des fameuses falaises de Maron, connues de tous les amateurs d'escalade nancéiens, sauf de moi... Et j'ai découvert avec ravissement le panorama sur la vallée encaissée de la Moselle à mes pieds. Il était huit heures du soir, un jour de semaine, et j'étais sortie de la ville, je respirais l'air printanier de la nature. J'ai eu l'impression d'être soudain hors du temps, et un sentiment de contentement m'a envahie.
Vendredi dernier, je suis retournée à Maron pour grimper sur les roches chauffées par le soleil. Après le cours, nous avons allumé un feu tandis que la nuit tombait, et j'ai eu mon premier cours d'astronomie à la lueur des flammes dansantes. Il n'y a pas besoin d'aller bien loin pour se sentir en vacances...

mercredi 27 mai 2009

Fiat Lux

Quand on a pris goût aux choses, c'est difficile de s'en passer. Privée d'Internet à domicile pendant quinze jours, j'ai eu l'impression que mon intérieur était devenu étriqué. Plus d'encyclopédie à portée de main, plus de contact avec mes amis hormis quelques secondes volées au bureau, plus de blog... obligée de courir ailleurs pour les démarches en ligne indispensables, je n'ai pas beaucoup profité de mon nid ces derniers temps. La connexion enfin revenue va-t-elle me redonner un peu de calme et de sérénité ?

dimanche 10 mai 2009

Cassé

Je devais passer une journée calme, installer une salle de répétiton, écouter les vocalises d'un choeur, joindre le son de mon violon à un orchestre. Mais des personnes apparemment plus désoeuvrées que moi ont décidé en fin de nuit de balancer des plots en fonte dans la baie vitrée à l'entrée du collège. Alors ma journée de musique a été parsemée d'uniformes de police et d'identité judiciaire. Et je suis sûre que les auteurs des faits dormaient profondément tandis que je composais le 17 sur le téléphone...

samedi 9 mai 2009

"Ce beau camp de concentration"

Mon amie Hélène m'a prêté un livre intitulé Être sans destin, écrit par un hongrois nommé Imre Kertész, qui relate son expérience concentrationnaire. J'ai déjà lu beaucoup de livres sur le sujet, et même si juger le contenu de tels livres serait totalement déplacé de ma part, avoir une opinion sur la forme me semble par contre légitime. Je n'ai jamais lu de livre "concentrationnaire" mieux écrit que Si c'est un homme de Primo Levi. L'ouvrage de Kertész n'est pas aussi poignant, et j'en ai trouvé la lecture parfois fastidieuse du fait de la longueur pénible des phrases. Il y eut cependant un moment où je me suis arrêtée de lire, parce que la phrase que je venais de terminer m'a laissée chancelante, révélant à ma conscience l'horreur d'une telle expérience.
A cet instant de l'histoire (de l'Histoire ?), Kertész est devenu tellement faible et tellement malade qu'il sent que sa fin est proche, et alors que son corps décharné est transporté par d'autres détenus, il est totalement résigné à l'idée de sa mort. Surgit au détour d'un chemin la vue du camp principal de Buchenwald, avec son quotidien, son défilement de détenus, et les préparatifs de la soupe :
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C'était dommage, parce que ce spectacle, ce fumet firent naître dans ma poitrine pourtant déjà raidie un sentiment dont les vagues croissantes parvinrent à presser quelques gouttes plus chaudes de mes yeux déjà desséchés dans l'humidité froide qui baignait mon visage. Et malgré la réflexion, la raison, le discernement, le bon sens, je ne pouvais méconnaître la voix d'une espèce de désir sourd, qui s'était faufilée en moi, comme honteuse d'être si insensée, et pourtant de plus en plus obstinée : je voudrais vivre encore un peu dans ce beau camp de concentration.

vendredi 1 mai 2009

Mai jardinier

Jour férié, je suis autorisée à ne pas frissonner à mon bureau. Alors j'ai fait le grand saut : j'ai acheté une tondeuse et j'ai attaqué mon jardin. Petite tondeuse pour petit jardin, mais herbe haute, voire très haute... quatre heures ont été nécessaires pour venir à bout de mes deux morceaux de pelouse ! Dans le même temps ma mère nettoyait le rond de bois que j'avais installé à coup de bêche et d'ampoules l'an dernier ; il était envahi de mauvaises herbes, et seuls les lupins ont pu être sauvés. Demain, semances et plantations, éradication des fourmilières, et grand ménage du garage/cellier pour faire de la place à la tondeuse. On ne m'avait pas dit que le jardinage était si fatiguant...
Vivement lundi qu'on se repose !
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