vendredi 23 avril 2010

Trop-plein

J'ai passé trois jours à construire une communication sur l'opéra pour enfants Brundibar, resté célèbre pour avoir été joué au camp de concentration de Theresienstadt avant que ses interprètes et son compositeur soient déportés vers les chambres à gaz d'Auschwitz-Birkenau pour ne jamais en revenir.
Trois jours à (re)lire, à écrire, à vérifier dates et chiffres, à découper des séquences filmées, à scanner des documents iconographiques, et à agencer une trame suffisamment attractive pour capter l'attention d'adolescents en milieu scolaire.
C'est en cherchant quelques photographies de camps de concentrations dans la masse de mes archives personnelles que soudain, sans crier gare, au détour d'une vue du camp de Birkenau, je me suis mise à sangloter. Trop-plein d'histoires tragiques, angoisse de ne pas arriver à transmettre l'indiscible. Je me suis revue 18 ans plus tôt dans un baraquement du camp des femmes figé dans le temps et j'ai à nouveau ressenti tout le poids de l'horreur.
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