mardi 25 décembre 2012

Noël

Ces derniers jours, j'ai entendu plusieurs histoires de conflit entre Noël et la laïcité. Pas de père Noël à l'école, pour respecter la neutralité de l'Etat et l'égalité des religions. C'est oublier que Noël existait avant la chrétienté, quand les païens fêtaient le solstice d'hiver. Et c'est oublier que la culture se nourrit du temps et du passé. Pourquoi renier notre culture judéo-chrétienne ? Pourquoi la laïcité de notre Etat devrait-elle impliquer de ne pas apprendre aux enfants de toutes religions et de toutes croyances la jolie histoire de l'enfant Jésus, qui  est célébrée dans nos contrées depuis des siècles ? 
Je suis athée, complètement athée, même pas baptisée, absolument vierge de tout catéchisme. Aucune croyance en une entité supérieure n'habite mon esprit. Mais chaque année, c'est avec joie que je monte ma petite crèche, que j'habille un beau sapin dans mon salon, que j'entonne des chants de Noël et que je cours les magasins pour le bonheur d'offrir. Je n'y vois aucune atteinte à ma croyance cartésienne et kantienne, car pour moi Noël n'est pas une fête religieuse, c'est un héritage culturel. Qui à mon sens doit être transmis aussi à l'école


lundi 24 décembre 2012

Impéritie

L'autre jour j'ai appris un mot. 38 ans de pratique de la langue française, et je lis dans le courrier d'un parent d'élève un mot inconnu. 
Pas un mot dont on oublie la définition, ou un mot qu'on a croisé un jour sans en apprendre le sens, non. Un mot inconnu. Jamais lu, jamais entendu. 
Et pas un mot technique dans un essai scientifique, non. Juste un mot, d'aspect bien français, avec une bonne tête de mot commun. Et pour ne rien gâcher, un beau mot
Impéritie : manque d'aptitude, d'habileté, notamment dans l'exercice de sa fonction
Bref, je n'ai pas perdu ma journée.

jeudi 13 décembre 2012

Envies de voyages

Je m'installe tranquillement dans ma nouvelle vie. Travail toujours varié et étonnant. Appartement qui se transforme petit à petit selon mes désirs. 
Mais ce qui ne change pas, ce sont mes envies de voyages. Ma mère à la Réunion, envie de tropiques. Une allusion aux volcans, envie de Kamtchatka. Froid matinal, envie de montagnes blanches. Sûr, une vie n'y suffirait pas.
 
Cratère volcanique au Kamtchatka

mardi 6 novembre 2012

Rentrée chaleureuse

Demain fin des vacances, je reprends le travail. Et aujourd'hui on m'a réparé ma chaudière, qui était tombée en rade la veille des vacances. Après onze jours de frissons, c'est tellement confortable d'avoir du chauffage et de l'eau chaude que je regrette de ne pas pouvoir en profiter davantage. Car mon bureau au rectorat n'est pas particulièrement bien chauffé, au contraire... Et si je prolongeais mes vacances ?

mercredi 31 octobre 2012

Vacances frileuses

Les joies de la propriété : ma chaudière refuse de faire du chauffage, juste quand le temps a enfin décidé de s'accorder avec la saison et de se rafraîchir. Alors je ruse. Un coup de four dans la cuisine le temps du repas. Un radiateur d'appoint juste à côté du canapé. Les fenêtres ouvertes sur la véranda pour profiter du soleil matinal. Un petit radiateur d'appoint initialement prévu pour mon bureau du rectorat rapatrié dans ma salle de bain. Trois couches sur le dos. Et je m'occupe à monter toute ma bibliothèque Ikea pour me réchauffer

vendredi 26 octobre 2012

Contravention

L'inconvénient de mon quartier, au demeurant très tranquille et orné de nombreuses jolies façades tendance Ecole de Nancy, c'est qu'il est difficile de s'y garer. Passée une certaine heure, cela relève même de l'exploit. C'est pourquoi lundi soir, quand je suis revenue très tardivement de ma répétition d'orchestre, j'ai eu beau tourner et retourner, je n'ai pas trouvé de place. Alors fatiguée, minuit se rapprochant dangereusement, je me suis résignée pour la première fois depuis que j'ai emménagé dans ce quartier à me garer sur une non-place, comme une bonne dizaine d'autres voitures autour de moi. En me disant : "je la garerai mieux demain matin avant de partir." Mais le lendemain matin à 8h, lorsque je suis sortie régulariser ma situation, trop tard, la police municipale avait sévi à 7h52. Me voilà avec 35 € d'amende. J'ai commencé par ronchonner, évidemment. Et puis je me suis dit que cet argent n'était finalement pas perdu puisqu'il allait venir grossir les recettes municipales qui, si on y réfléchit bien, appartiennent aux habitants de la ville, donc à moi... Et cette pensée m'a soulagée instantanément. 


samedi 20 octobre 2012

Inondation

Jeudi après ma pause déjeuner, que vois-je en revenant au rectorat ? La rue est inondée. Encore ?! Je renonce à traverser le torrent et je fais un grand détour. J'apprends alors qu'une canalisation s'est rompue en haut de la rue. 
Or à chacune de mes affectations une catastrophe se produit : tempête de 1999 au lycée, toit de l'internat dans la cour ; inondation de 2012 au collège... "elle a encore les pieds mouillés", me présente la chef à mes nouveaux collègues. 
Ces coïncidences commençant à éveiller les soupçons, devant le torrent dévalant sous les fenêtres du rectorat, je me défends : "Pas ma faute, j'y suis pour rien !" En attendant nous avons été privés d'eau (et donc de sanitaires) pendant deux jours. Mais tous comptes faits, je préfère pas assez d'eau que trop.

vendredi 12 octobre 2012

Alors, ce nouveau job ?

Depuis la rentrée, j'ai fait mon trou dans mon nouveau métier. Quelques affiches aux murs du bureau histoire de faire le lien avec le passé, et hop, j'ai endossé le rôle de gestionnaire des situations particulières au coeur de la division des personnels enseignants du Rectorat. L'intitulé vous paraît rébarbatif ? Erreur. Cela faisait bien longtemps que je ne m'étais pas autant amusée. Un dossier arrive sur mon bureau et je plonge dans la vie d'une personne inconnue. C'est comme regarder un nouveau film à chaque fois. Sans compter que certains dossiers sont si prenants que cela tourne à la série à épisodes. Quant au contenu, variété en est le maître mot. C'est la première fois que mon emploi mobilise l'intégralité de mes compétences, autant professionnelles que personnelles, toutes études et activités confondues. Le bonheur.   

dimanche 9 septembre 2012

Rectorat

Nouveau travail depuis une semaine : nouveau cadre, nouveaux collègues, nouvelles tâches, nouveau rythme. Et une sensation de soulagement : plus de stress permanent, plus d'urgences incessantes, et du temps. Du temps pour lire les dossiers, pour chercher les réponses. Aaahhh, du temps...

samedi 8 septembre 2012

Souvenirs de vacances

Une pile de cartons, une contrebasse aussi grande que moi, la montagne alpine sous le soleil, un sommet à 2 681 mètres. 





jeudi 30 août 2012

Sans fin

J'ai débuté le mois d'août en déménageant le bureau que je venais juste de ranger quatre jours plus tôt : ordres et contre-ordres du chantier du collège, dont il fallait changer tous les sols suite à l'inondation du mois de mai.
Puis j'ai déménagé mon propre appartement, puisque ma mutation entraînait la perte du logement de fonction que j'occupais jusqu'alors. Mais pas le temps de traiter les parquets avant de partir en vacances, alors tout reste dans les cartons.
Ayant retrouvé ma tenue de concert après une fouille de près d'une heure dans mes cartons, j'ai eu droit à des vacances : dix jours de musique à la montagne, soleil et quelques orages, une randonnée sportive entre deux concerts, une vraie coupure !
Retour lundi au collège pour découvrir que les bureaux étaient toujours en chantier et qu'il n'était pas question que je remplisse les armoires et que je m'assoie normalement à mon bureau. Ou comment préparer une rentrée en une semaine au milieu des peintres et des menuisiers, sans dossiers et sans outils.
Je me demande ce que me réserve le mois de septembre...

mardi 31 juillet 2012

Déménagements

Les cartons s'empilent dans le salon, les autres pièces se vident peu à peu : la semaine prochaine, je déménage. Si j'ai bien compté, ce sera mon neuvième déménagement. Il était temps : neuf ans sans bouger depuis ma naissance, c'est un record !

mardi 24 juillet 2012

De sa fenêtre

De passage à Paris, je suis allée voir l'exposition du photographe coréen Ahae "De ma fenêtre". Le principe en est simple : il a photographié la vue depuis la fenêtre de son studio par tous les temps et en toutes saisons. "Singulier et inédit", selon certains critiques.


Lorsque j'étais adolescente, la fenêtre de ma chambre donnait sur le palais ducal de Nancy. J'ai alors moi aussi pris en photographie la même vue par tous les temps et en toutes saisons. A l'époque je ne savais pas trop cadrer alors le résultat est assez médiocre, mais autant pour le "singulier et inédit".
Et en sortant de cette exposition qui a ravi mes yeux, je me suis dit que, sans prétendre atteindre la beauté artistique d'un photographe professionnel, certaines de mes propres photographies les valaient pourtant bien. Et l'idée a germé de les exposer aussi, non pas sur papier glacé dans une galerie publique, mais plus modestement sur des carrelages personnalisés dans le restreint espace de ma future salle de bains. A chercher une décoration originale dans tous les catalogues, on en oublie ses propres ressources...

dimanche 22 juillet 2012

Presque en vacances

J'aurais aimé pouvoir me dire en vacances. Mais même si le collège est fermé, une petite voix dans ma tête me chuchote tout ce qui n'a pas été fait, tout ce qui reste à faire. Le problème est que tout ne pourra pas être fait pour le 31 août, date à laquelle j'abandonnerai définitivement le navire. Alors je dois faire des choix et retourner terminer ce qui peut l'être la semaine prochaine. Seulement après, ma conscience pourra être allégée et je pourrai profiter de mes vacances
Peut-être aussi pourrai-je déménager : combien de temps faut-il à un notaire pour préparer les documents d'une vente immobilière ?

mercredi 18 juillet 2012

Chat intelligent

Hier j'ai regardé avec délice le dessin animé tiré de la bande dessinée Le Chat du Rabbin. C'était chaud, c'était intelligent, c'était drôle. Mais surtout ce chat agile et têtu en quête incessante de caresses ressemblait terriblement à ma petite siamoise, la parole en plus. Et depuis je m'attends à chaque instant à ce qu'elle se mette à me réclamer des câlins à haute et intelligible voix...

samedi 14 juillet 2012

Cartons indéterminés

En ce 54e jour de l'an 1 (oui, ici on ne compte plus à partir de la naissance de Jésus Christ mais à partir de l'inondation du 22 mai), j'ai l'impression de vivre en permanence dans les cartons. Cela fait 54 jours que je fais des cartons. Cartons standards pour le linge, les petites fournitures, la vaisselle. Cartons de frites, de poches de légumes pour les livres, les CD, les DVD, les dossiers. 
Mon salon, ma chambre, ma cuisine deviennent des piles de cartons pour une migration à une date encore indéterminée.
Mon bureau, les archives, le local des serveurs sont à nouveau vides, pour un réemménagement après travaux à une date encore indéterminée.
Seule chose sûre dans mon avenir indéterminé : au 103e jour de l'an 1, j'habiterai dans mon nouveau nid et j'irai travailler dans mon nouveau bureau au centre de Nancy. Je pourrai alors reprendre le cours normal du calendrier chrétien.

vendredi 13 juillet 2012

Envies

Je fantasme sur mon futur nid. Et si je mettais une cabane nordique au fond du jardin, comme en Norvège ? Et une piscine chauffée dans le jardin, comme en Islande ? Et si je plantais des bouleaux, comme en Suède ? Et un sauna sous la véranda, comme en Finlande ? Et du bois au mur de la véranda, comme au Canada ? Et du papier peint Marimekko dans le salon ? Et si je déménageais en Laponie, ce serait peut-être plus facile...

jeudi 5 juillet 2012

Et vogue la galère...

N'ayant toujours pas récupéré d'accès Internet chez moi, voici un second message sporadique pour commenter l'autre information importante de ma vie actuelle (la première étant, je le rappelle pour les étourdis, l'inondation de mes domicile et lieu de travail).
Vendredi 25 mai, 17h : je termine de nettoyer au Karcher la sous-station de chauffage envahie par la boue trois jours plus tôt. Mon téléphone sonne alors que je réfléchis au mobilier imbibé de la salle d'activités, et j'apprends avec bonheur et soulagement qu'à la rentrée prochaine j'officierai au coeur du Rectorat. Adieu cartes de cantine perdues, clefs cassées, toilettes bouchées et autres broutilles.
Conséquence directe de cette mutation : je dois rendre mon logement de fonction. J'ai donc arpenté la ville à la recherche d'un nouveau foyer, et je me suis trouvé un joli appartement ancien avec un jardin pour mes chats. Déménagement cet été ! 

mardi 26 juin 2012

Mais où était-elle ?!

Les pieds dans l'eau!
Mardi 22 mai vers 1h du matin, de violents orages ont fait déborder les cours d'eau alentour et les réseaux d'évacuation des eaux de pluie. Et moi je dormais paisiblement, enfin presque... Je me suis éveillée alors qu'il faisait encore nuit noire, mais mon réveil ne marchait plus. Je suis descendue au salon pour comprendre pourquoi je n'avais plus d'électricité. C'est lorsque mes pieds ont senti l'eau froide que je me suis dit : "ça, c'est pas normal...". Et c'est à la lueur d'une bougie que j'ai contemplé mon salon ravagé.
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Alors que l'aube commençait à poindre, je suis allée voir le collège. Il était 5 heures du matin. Floc floc à chacun de mes pas, partout. J'ai tâtonné dans l'obscurité de mon bureau pour trouver ma lampe de poche spéciale "crise", et j'ai fait le tour de l'externat. Floc floc partout. J'ai envoyé un message à mon Chef : "externat inondé, accueil des élèves compromis". Réponse instantanée : "collège fermé !".
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Le collège a été fermé une semaine, histoire de tout vider, de tout assécher, d'ôter toute la boue, de sauver ce qui pouvait l'être. Une semaine épuisante, avec des nuits trop courtes occupées à sauver ce qui pouvait l'être chez moi. Et une masse de travail énôôrme, d'une ampleur que je n'imaginais pas possible même dans mes pires cauchemars. Un mois après je n'en suis toujours pas sortie. Mon bureau croule sous les dossiers en cours et en retard. Mon salon est nu, et j'attends toujours une nouvelle Freebox pour pouvoir me connecter à Internet et rebrancher mon téléphone. Ma télévision fonctionne avec un cintre en métal. Je vais faire mes lessives à la lingerie du collège. Et je n'ai aucune idée du jour où je pourrai dire : "je suis en vacances...".

dimanche 20 mai 2012

Sympathique

En écoutant mon disque, je savais bien que je n'entendais pas un violon. Cette magnifique mélodie dans le Nisi Dominus de Vivaldi, si belle que j'avais appris à la jouer à l'oreille, ça ne pouvait pas provenir d'un violon. D'abord la première note de la dernière montée était trop grave. Mais plus troublant, ce son légèrement métallique, alors que les violons baroques étaient munis de cordes en boyau... je ne comprenais pas. Et hier soir j'ai vu. 
Au festival de musique baroque de Froville, j'ai vu la violoniste poser son instrument et aller se saisir... d'une viole. Je n'avais jamais vu de viole. En regardant l'instrument, le mystère s'est épaissi. Toutes ces chevilles, impossible d'aligner autant de cordes sur un seul chevalet ! Mais j'étais trop loin pour en distinguer davantage. C'est alors que j'ai compris. Si elles n'étaient pas alignées, c'est qu'il devait y en avoir en-dessous. Et toujours ce son légèrement métallique... des cordes sympathiques


La viole d'amour est munie en-dessous des cordes frottées par l'archet d'un jeu de cordes métalliques qui entrent en résonance avec les notes jouées. Et voilà, le mystère était éclairci. Libérée de mes cogitations internes, je me suis alors laissée aller à écouter la mélodie légère qui s'entrelaçait avec la voix tout aussi légère du contre-ténor. Magique.  

samedi 19 mai 2012

Repos égoïste

Programme du week-end : juste moi. Moi et mon nid. Moi et mes chats. Moi et mes plaisirs. Un peu de ménage, un peu de brossage, un peu de jardinage. Siestes, violon et lecture. Ah oui, et aussi un concert. Mais pour une fois, je me contenterai de m'assoir et d'écouter !

dimanche 6 mai 2012

samedi 5 mai 2012

Traces

En visitant Liepāja, Rīga ou Vilnius, j'ai découvert le passé culturel des pays baltes. Une de leur grande richesse était la communauté juive qui y habitait. Près de 260 000 personnes, et une vie culturelle en ébullition permanente. C'est au musée juif de Rīga que j'ai découvert que ce film que je connaissais par ailleurs avait été tourné fin 1941 à Liepāja :


C'est un des rares témoignages des sinistres exploits des Einsatzgruppen, qui ont assassiné plus d'un million de juifs entre 1940 et 1943 au cours de ce qu'on appelle désormais la Shoah par balles. Des 260 000 juifs de Lettonie et de Lituanie, moins de 15 000 survécurent à la guerre. Et de tout cela ne restent que quelques inscriptions en yiddish sur les murs de l'ancien ghetto de Vilnius. Les victimes assassinées, enterrées dans des fosses communes dans un premier temps, furent incinérées en 1944 par des nazis soucieux d'effacer toute trace de leurs crimes devant l'avancée des alliés.
Alors en retraversant la Pologne, je suis allée voir ce qui restait de l'autre Shoah, celle dont les victimes de l'Est s'étonnaient : "A l'Ouest, ils nous tuent dans des camps !".  
A Sobibór, Chełmno, Treblinka, toute trace a été détruite par les nazis en déroute. Des mémoriaux ont été érigés en souvenir sur les lieux des chambres à gaz, des fosses communes "nettoyées" en 1944, et des bûchers géants.

Gare de Sobibór

Sobibór - "Himmelstrasse"
voie empruntée par les victimes jusqu'à la chambre à gaz

Chełmno - emplacement d'une fosse commune

Treblinka - emplacement de la chambre à gaz

Treblinka - emplacement des fosses communes et des bûchers

Mais à Majdanek, un camp "double" comme Auschwitz, combinant concentration et extermination, aux portes de la ville de Lublin, les nazis n'ont pas eu le temps d'effacer quoi que ce soit. Les chambres à gaz sont tombées intactes aux mains des russes, avec leurs murs bleuis par l'usage du zyklon B.

Majdanek - baraquements et ville de Lublin en arrière-plan

Majdanek - inscription sur le baraquement des chambres à gaz

Majdanek - chambre à gaz

Evidemment, se trouver à l'entrée d'un tel lieu est très éprouvant. 
Mais c'est en arrivant à Bełżec que je me suis effondrée. A Bełżec il ne reste aucune trace. Un grand mur a été construit sur le lieu de la chambre à gaz. Et devant ce mur, un champ de pierres. Un immense champ de pierres. Autour du champ, les noms des villes et villages d'où les victimes étaient originaires. J'ai regardé ces noms, un par un. J'ai regardé ces pierres, une par une, en réalisant que chacune représentait une personne. Mais mon regard se perdait. Il y en avait trop. Et c'est ce nombre innombrable qui m'a submergée. Je me suis écroulée par terre en pleurant. 


samedi 28 avril 2012

Comptes justes

Hier j'ai présenté les comptes du GAM à l'assemblée générale annuelle. Celle-ci était convoquée à 18h. Mais à 18h, je n'avais toujours pas terminé les documents financiers. Inutile de dire que quand je suis arrivée une demi-heure plus tard, je n'avais pas eu le temps d'analyser les chiffres que je venais de mettre tant d'heures à vérifier en si peu de jours. J'ai donc fait du "direct", décidant au fur et à mesure de la lecture ce que j'allais expliquer et ce que j'allais conclure. Je crois que personne ne s'en est aperçu. Je crois. Mais il est difficile d'anticiper davantage quand, faute de temps, on doit corriger des comptes de plus de 100 000 € avec un simple listing, un crayon et une calculatrice. A l'aire moderne des logiciels et des ordinateurs, j'ai eu la vague impression d'être légèrement obsolète...

vendredi 27 avril 2012

Aventure polonaise

Le message du jour est un hommage aux Polonais. Plus précisément, c'est un hommage à Adam et Maria  Olszewski, habitants du village de Repki au milieu de la Pologne.
Mardi 17 avril vers 19h30, j'ai eu la bonne idée de m'embourber dans un champ détrempé à l'entrée d'un village alors que j'étais à la recherche d'un bivouac. Impossible de m'en sortir seule, malgré mes tentatives. Je suis donc allée chercher de l'aide au village. 
Toute la difficulté a été de faire comprendre quel était mon problème à l'aide de mon russe rudimentaire, seule langue à ma disposition ressemblant vaguement au polonais. Après un essai infructueux, c'est chez Adam que j'ai trouvé une oreille attentive. "Da, problema s machina, noujna pamoch"... "Nein, motor nicht kaput"... Bref, sans vraiment comprendre quel était mon problème, Adam a sauté dans sa voiture avec son fils et est venu s'embourber à côté de moi. Ah. Inutile de dire que je ne savais plus où me mettre, mais lui semblait prendre la situation avec une sérénité olympienne. Et de me faire comprendre avec des bribes d'allemand, de russe et de polonais que non, ce n'était pas grave du tout et que ses collègues à qui il venait de téléphoner allaient venir nous sortir de là. Et de téléphoner à son neveu lorsque les collègues l'ont eu sorti de là mais que la corde a refusé de résister quand est venu mon tour : "Traktor !" Ah. On sortait la grosse artillerie. En mon for intérieur, je me disais que mon imprudence était en train de mobiliser tout un village à l'heure de la nuit tombante. 
Et pendant les temps d'attente, les pieds dans l'herbe détrempée, dans notre espéranto reconstitué nous faisions connaissance. Métiers, famille, centres d'intérêt... incroyable ce qu'on peut arriver à communiquer en parlant petit nègre international. 
Le neveu et le tracteur sont arrivés, tous feux allumés, et ont réussi à me sortir du champ. Adam m'a ramenée chez lui, pour vérifier si la voiture allait bien. Puis après une inspection visuelle à la lampe de poche, il m'a invitée à prendre le thé. C'est ainsi que j'ai fini la soirée dans sa cuisine, à discuter en russe avec sa femme Maria, qui n'en revenait pas de mes périples, elle qui n'avait jamais vraiment voyagé.  Pendant ce temps, leur fils lavait les deux véhicules au karcher... 
Et quand est venue l'heure de se coucher, je n'ai pas pu refuser leur canapé parce que dehors il faisait trop "zymno" pour dormir dans un camping-car ! S'il y a bien un mot polonais que je ne suis pas prête d'oublier, c'est "dziękuję"... 

mercredi 25 avril 2012

Souvenir de famille


Dôme des Ecrins - 4 015 mètres - août 1994

dimanche 22 avril 2012

Liepāja - ville lettone

Les pays baltes sont composés de l'Estonie au nord, la Lettonie au centre et la Lituanie au sud. Coincés entre la Scandinavie juste de l'autre côté de la mer baltique, la Russie à l'est et la Pologne au sud, ils ont construit leur identité en s'imprégnant de leurs influents voisins. Alors à Liepāja, on trouve des églises orthodoxes,


des maisons en bois aux couleurs chatoyantes,




des bâtiments d'influence baroque,



des immeubles soviétisants,



et des Audi TT... 


samedi 21 avril 2012

Petit garçon

mon retour de vacances, en ouvrant ma boîte aux lettres, j'ai trouvé la photo d'un petit garçon de six mois qui regardait l'objectif avec de grands yeux étonnés, comme s'il découvrait le monde. A nous de faire en sorte qu'il lui plaise !

samedi 7 avril 2012

Vacances !

Pas vu le temps passer : plein plein de travail, toujours à courir, et enfin, aujourd'hui c'est les vacances. Au programme : aucun boulot ! Rien, pas une virgule de stocks alimentaires, pas un centime de paie de musicien, pas une seconde de comptabilité. Détente et découverte.
Etape n° 1 : la détente à Thermapolis. Deux heures de baignade, hammam, sauna, bains chauds et froids. Mmmm.
Etape n° 2 : la découverte des pays baltes. Pas d'Internet, pas de téléphone, rien que moi, mon appareil photo et mon petit camping car. Et comme il y neige ce week-end, avec un peu de chance quand j'y arriverai, ça ressemblera à ça :

Vogue la galère !

mardi 20 mars 2012

Haine

Le Président israélien Shimon Peres s'est ému du drame de Toulouse par ces mots : What is the sense of killing three children at the age of 3 or 5 or 6 ? What does it serve ? Where does it lead ? There is no good answer.” (A quoi cela rime-t-il de tuer des enfants de 3 ou 5 ou 6 ans ? A quoi cela sert-il ? Où cela nous mène-t-il ? Il n'y a pas de bonne réponse.)
En entendant ces mots, dans ma tête défilaient les images des enfants de Theresienstadt chantant le choeur final de Brundibar quelques mois avant d'être déportés et gazés à Auschwitz. Mais si, il y a une bonne réponse : arrêtons de laisser la parole aux discours haineux.

dimanche 18 mars 2012

Flash mob

Willy s'est installé au milieu du hall de la gare. Le chef s'est planté devant lui et lui a battu la mesure, discrètement. Willy a commencé tout doucement à frapper sur sa caisse claire : toudoudoudoum toudoudoudoum doum doum, toudoudoudoum toudoudou toudoudou toudoudoudoum... Le brouhaha ambiant s'est atténué. Catherine s'est approchée, a sorti sa flûte et a entamé le thème du Boléro de Ravel. Le silence s'est fait autour. Puis un à un, au milieu d'une foule de plus en plus dense, les instrumentistes se sont installés. J'ai dû me faufiler entre les spectateurs pour me glisser derrière les violoncelles, poser mon pupitre, et déballer mon violon tandis que le thème était repris par la clarinette. J'ai entamé les pizzicatos de ma partition au milieu des spectateurs. J'ai même dû me pousser pour arriver à tirer mon archet sans heurter personne. Et c'était étonnant. Le boléro résonnait dans la gare, au milieu des voyageurs et des passants curieux, il s'amplifiait au fur et à mesure que les instrumentistes entraient dans la danse, et je me sentais portée par cette force. Tonnerre d'applaudissements après la phrase finale. Alors on a remis ça...

mercredi 14 mars 2012

Insolite

Vu aujourd'hui en passant sur le pont qui enjambe la Meurthe : un camion de pompier avec sa grande échelle toutes voiles dehors, et à son sommet un pompier arrosant copieusement la rivière avec sa lance... mais ça ne sert à rien d'éteindre la Meurthe...

dimanche 4 mars 2012

Week-end lorrain

La Lorraine sort de l'hiver, un hiver si froid que la végétation a brûlé. Tous les champs se sont transformés en chaume !

Seranville

Col de la Schlucht

jeudi 1 mars 2012

Nuage

J'ai repris le travail depuis quatre jours, et tout glisse. Tout est facile, rien n'est impossible. Aucun problème n'arrive à attaquer mon moral, sur un nuage depuis l'instant fatidique où j'ai découvert les résultats de mon examen. C'est un état très agréable. Pourvu que ça dure !

dimanche 26 février 2012

Courbatures !

Je sens que j'ai délaissé mon violon ces derniers temps. Je le sens dans mon épaule gauche. Parce qu'à l'issue de ce week-end de travail pour notre prochain concert, je sens terriblement qu'elle existe, cette épaule gauche. Il faut dire que nous préparons une passion, qui alterne des récits (généralement chantés par un prophète ou un évangéliste), des arias de solistes et des choeurs. Or dans ce type d'oeuvre, les cordes de l'orchestre ne se reposent jamais. Tout juste quelques mesures de silence de temps en temps, histoire de décontracter les muscles. Et pour ne rien arranger, ce type d'oeuvre dure longtemps. Très longtemps. Mais je n'ai pas à me plaindre, le Chef a ôté 20 minutes de musique. Il en reste quand même 1h50... de quoi sentir les courbatures encore pendant quelques temps !

vendredi 24 février 2012

Délice du temps présent

J'ai repris mes activités traditionnelles. Et je savoure le temps. Le temps d'un peu de ménage. Le temps d'aller faire des courses. Le temps de compter. Le temps de répondre à mon courrier. Le temps. Sans entendre la petite voix de ma mauvaise conscience me chuchoter : "et alors, tu le travailles ce concours ?".

jeudi 23 février 2012

Courbatures

Inévitablement, avec la pratique du sport viennent les courbatures. J'ai déjà remarqué que les douleurs sont surtout vivaces le second jour qui suit l'activité. Alors la question est : ai-je mal du ski de mardi ou de celui de mercredi ? En d'autres termes, aurai-je encore plus mal demain ? Qui vivra sentira...

mercredi 22 février 2012

Randonnée d'hiver

Ayant quelques jours de liberté devant moi, je suis allée inaugurer mes nouveaux skis. Ou comment apprendre à faire du ski de randonnée en autodidacte. D'abord les fixation (tiens, ça tourne à l'arrière !), puis les peaux (non, on ne peut vraiment pas avancer sans, mon gros bleu au genou le prouve). La pratique se révèle au-delà de mes espérances : les avantages du ski de fond et du ski de piste, sans les inconvénients respectifs ! Idéal pour aller se perdre dans la forêt ou grimper les sommets. Sans parler des regards incrédules des pratiquants du ski alpin et des raquettes... ça alors, elle monte avec des skis !


dimanche 19 février 2012

Récit des évènements

Mercredi : le calme avant la tempête
Pris le train pour Paris. Dernières révisions avant de me coucher. Panique à bord : mon exposé en mode "récitation" dépasse les 10 minutes autorisées, je dois faire des coupes drastiques. Et surtout m'en souvenir, ledit exposé devant se dérouler sans aucune note. Redescendue à 9 minutes 30, je m'endors dans un calme relatif.
Jeudi : le jour de la fin du monde
Réveil spontané à 5h30, c'était vraiment pas la peine de programmer le réveil à 6h15. Départ à 7h15 pour arriver à 8h, le temps estimé du trajet à pied étant de 30 minutes. Arrivée à 7h30. Bon.
Installée dans la salle d'attente, j'échange mes bottines pour une paire de talons hauts, arme essentielle du cadre féminin. Puis attente. Attente. Je stresse. Je guette la sortie du B.O. du jour (le bulletin officiel de l'Education Nationale sort le jeudi : quelle chance pour moi). 8h20 : on nous fait émarger. Toujours pas de B.O. Attente. Je n'arrête pas de bâiller : pas assez dormi ! 9h : mon stress est décuplé. J'ai abdiqué pour le B.O. (toujours pas sorti). Je bois un coup pour arrêter de bâiller. 9h10 : mon nom retentit, je dois me rendre devant la salle de mon jury. Couloir étroit. Jambes flageolantes. Je ne sais plus comment je m'appelle.
9h20 : je pénètre dans la salle minuscule où m'attendent trois jurys reposés. Dix minutes de "voilà tout ce que j'ai fait dans ma carrière, et voilà pourquoi vous ne regretterez pas de me choisir". Le stress ne se calme pas, j'oublie une phrase de mon exposé. Puis vingt minutes de "non, je ne sais pas" parsemées de quelques réponses intelligibles (impression post-op'). Le gros nounours de gauche n'arrête pas de me sourire. Ca contre-balance le glaçon de droite. Neutralité au centre.
Je sors de là en dansant sur mes hauts talons, le soulagement étant immense même si l'impression post-op' ne fait que rabaisser mon moral tout au long de la journée. Une bonne dose d'Arnaud Tsamère me permet de passer une bonne nuit.
Vendredi : le jour d'après
Balades dans Paris et achat de skis occupent ma première journée de vacances.
20h15 : je découvre que les résultats sont déjà tombés (!) et que mon nom est sur la liste des admis. "Yes, yes, yes!" font sursauter mes voisins dans ce bar canadien où je sirote une bière avant d'aller prendre mon train. Fébrile, je vérifie mes résultats individuels, mais non, pas d'erreur... Coups de fil, SMS, il faut évidemment que je prévienne la terre entière.
Je quitte le bar un peu tard, je me trompe de sens dans le métro (l'émotion, bien sûr) et j'arrive sur le quai n° 27 à 21h14. Le train est parti à 21h13. Bon. Chargée de ma valise, mon sac à main, mon violon, un sac plastique d'achats divers, mes skis et chaussures de skis tous neufs, je vais changer mon billet au comptoir SNCF. L'employée est hilare. Moi aussi. J'apprends que c'était le dernier train pour Nancy. Bon, je prends celui pour Metz, départ 21h40 arrivée 23h04, avec autocar "omnibus" qui me ramènera à Nancy vers 1h du matin, soit deux heures plus tard que prévu. Pas grave, mon moral est inattaquable. J'ai survécu à la fin du monde. Et contre toute attente j'ai vaincu !