Le message du jour est un hommage aux Polonais. Plus précisément, c'est un hommage à Adam et Maria Olszewski, habitants du village de Repki au milieu de la Pologne.
Mardi 17 avril vers 19h30, j'ai eu la bonne idée de m'embourber dans un champ détrempé à l'entrée d'un village alors que j'étais à la recherche d'un bivouac. Impossible de m'en sortir seule, malgré mes tentatives. Je suis donc allée chercher de l'aide au village.
Toute la difficulté a été de faire comprendre quel était mon problème à l'aide de mon russe rudimentaire, seule langue à ma disposition ressemblant vaguement au polonais. Après un essai infructueux, c'est chez Adam que j'ai trouvé une oreille attentive. "Da, problema s machina, noujna pamoch"... "Nein, motor nicht kaput"... Bref, sans vraiment comprendre quel était mon problème, Adam a sauté dans sa voiture avec son fils et est venu s'embourber à côté de moi. Ah. Inutile de dire que je ne savais plus où me mettre, mais lui semblait prendre la situation avec une sérénité olympienne. Et de me faire comprendre avec des bribes d'allemand, de russe et de polonais que non, ce n'était pas grave du tout et que ses collègues à qui il venait de téléphoner allaient venir nous sortir de là. Et de téléphoner à son neveu lorsque les collègues l'ont eu sorti de là mais que la corde a refusé de résister quand est venu mon tour : "Traktor !" Ah. On sortait la grosse artillerie. En mon for intérieur, je me disais que mon imprudence était en train de mobiliser tout un village à l'heure de la nuit tombante.
Et pendant les temps d'attente, les pieds dans l'herbe détrempée, dans notre espéranto reconstitué nous faisions connaissance. Métiers, famille, centres d'intérêt... incroyable ce qu'on peut arriver à communiquer en parlant petit nègre international.
Le neveu et le tracteur sont arrivés, tous feux allumés, et ont réussi à me sortir du champ. Adam m'a ramenée chez lui, pour vérifier si la voiture allait bien. Puis après une inspection visuelle à la lampe de poche, il m'a invitée à prendre le thé. C'est ainsi que j'ai fini la soirée dans sa cuisine, à discuter en russe avec sa femme Maria, qui n'en revenait pas de mes périples, elle qui n'avait jamais vraiment voyagé. Pendant ce temps, leur fils lavait les deux véhicules au karcher...
Et quand est venue l'heure de se coucher, je n'ai pas pu refuser leur canapé parce que dehors il faisait trop "zymno" pour dormir dans un camping-car ! S'il y a bien un mot polonais que je ne suis pas prête d'oublier, c'est "dziękuję"...
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