vendredi 19 octobre 2007

Les Langages ineffables 2 - Le Regard de la biche

Un soir de mai, je me suis retrouvée propulsée sur la scène de la salle Poirel à Nancy devant 900 personnes avec pour tâche d’incarner une biche. Un rôle sans paroles, mais la biche avait des émotions à exprimer. Elle devait s’effrayer du chasseur, consoler Geneviève de Brabant enchaînée, ramener fièrement le légitime souverain sur le devant de la scène. Quelle expression, quel visage adopter ? Comment transmettre toutes ces émotions sans un seul mot ?


Quelques jours avant le soir fatidique, alors que je réfléchissais avec le plus grand sérieux à mon dilemme, un premier chat est venu visiter mes genoux. Celui-ci a des yeux tous ronds, qui lui donnent un air de perpétuel ahuri. Ou plutôt qui me font projeter sur lui cette image de perpétuel ahuri. Puis un second chat est monté sur mon canapé. Celui-là s’effraie pour un rien mais ronronne à la première caresse avec une magnifique expression de contentement.

Le grand soir arrivé, à l’instant d’entrer en scène, j’ai adopté la plus belle tête de chat possible.


Mais j’avoue avoir eu beaucoup de mal à garder mon sérieux tout au long de ma performance car la voix d’Eddie Izzard résonnait dans mes oreilles : « Did I leave the gas on ? No, I’m a fucking squirrel ! ».

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Oh le beau chat !!!