samedi 23 avril 2011

Oecuménique

Hier soir j'ai participé à une soirée oecuménique, le GAM ayant été "réquisitionné" pour illustrer les lectures d'extraits de la passion Der Tod Jesu de Telemann dans une version très allégée, sans orchestre et sans solistes. Alors libérée de mon violon, je me suis laissée tenter par la partie des choeurs. Habituellement, je me joins aux sopranos lors des répétitions même quand je dois officier à l'orchestre, mais pour ce programme j'avais manqué de temps et ne connaissais donc la partition que d'oreille. Une lecture privée le jour-même m'avait familiarisée avec les textes, heureusement répétitifs dans les fugues.
J'ai donc chanté, et écouté sagement les lectures entre chaque chant. Au sortir de la soirée, une charmante vieille dame me voyant en tenue de concert s'est approchée et, toute émue, a remercié pour la performance, "c'était magnifique, vraiment magnifique !" J'ai remercié et ajouté poliment que c'était un plaisir d'avoir été là, en omettant bien sûr de préciser que la lecture de l'évangile selon St Jean dans la langue de Molière m'avait laissée véritablement froide. Un mensonge par omission n'est pas si grave...
Mais quand la vieille dame, toujours enthousiaste, a ajouté d'un air convaincu : "ça a dû demander des heures de travail !", j'ai hésité quelques secondes avant de mentir avec assurance : "oh oui, des heures !" Je ne pouvais quand même pas lui dire que c'était la première fois que je le chantais... et tant pis si je vais en enfer !

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