J'ai repris la route du rectorat depuis une semaine. A peine arrivée, j'ai été replongée dans l'affectation des "contractuels admissibles" d'EPS que j'avais abandonnée fin juillet. Et hier enfin, les 34 candidats avaient un poste, ce qui relève de l'exploit au vu des 11 postes disponibles début juillet.
Hier donc, 250 de ces braves étudiants, toutes matières confondues, étaient conviés à rencontrer la rectrice en assemblée à 9h, puis à signer leur contrat dans la foulée. 11h, je vois débarquer dans ma salle 38 personnes, dont "mes" EPS. Parler en public n'est pas mon exercice préféré, mais bon, il faut bien assumer ses responsabilités. Quelques retardataires, tant pis, je prends mon courage à deux mains et je commence. "Devant les élèves, il faudra être à l'heure !"
Petit speech fonctionnel sur les formalités administratives nécessaires à la mise en place de leur paie, puis j'indique que pour l'EPS, tous les contrats ne sont pas prêts puisque certains n'ont été affectés que l'avant-veille voire même la veille.
Je prends la liste, j'appelle le premier nom et annonce que, justement, le contrat n'est pas prêt. Le jeune homme, affecté dans l'est mosellan, s'exclame : "Ah ben je suis venu pour rien, alors !" Deux secondes d'hésitation. Ma tête me souffle de ne pas me démonter et de ne pas me laisser intimider. Je contre-attaque : "Comment ça, vous êtes venu pour rien ? Vous venez de passer deux heures avec madame la rectrice, votre supérieure hiérarchique !" Le jeune homme rétorque : "J'y suis pas allé !" Rires dans la salle. Toi mon coco, me souffle ma tête... et devant tout le monde : "Et bien je ne vous félicite pas ! Vous commencez bien !" Plus de rires, plus un mot de la part de l'oiseau. Non mais.